La semaine sur le marché des changes fut essentiellement monopolisée par les réunions des principales banques centrales occidentales. Comme prévu, la banque de réserve australienne a décidé de relever son principal taux directeur pour le porter à 3,5%, renforçant ainsi l’attrait auprès des cambistes du dollar australien. Comme l’a expliqué Glenn Stevens, la bonne santé de l’économie chinoise et sa boulimie de matières premières a donné du souffle a toute la région, ce qui a justifié un relèvement monétaire.
En Europe et aux Etats-Unis, une hausse des taux n’est pas encore d’actualité. Après une réunion marathon de deux jours, la Réserve Fédérale a confirmé son intention de laisser pendant encore longtemps son principal taux directeur compris entre 0% et 0,25%. Cette décision fragilise un peu plus la position du dollar sur le marché des changes. A la suite de cette annonce, les opérations de carry trade financées en dollars ont repris de plus belle après une phase d’attentisme. Le billet vert a continué de s’affaiser face aux principales devises, notamment les dollars des antipodes et la monnaie unique européenne.
L’euro a ainsi gagné près de 1,22% sur la semaine face au billet vert, évoluant en fin de semaine au dessus de 1,48 dollar. Jeudi, la Banque Centrale Européenne a comme prévu décidé de maintenir son taux directeur à 1%, son niveau le plus bas depuis 1999. Ce statu quo n’a pas surpris les marchés dont la première mission de la BCE est, comme l’a rappelé Jean Claude Trichet lors d’une conférence de presse, le contrôle de l’inflation. A ce sujet, il s’est voulu rassurant en affirmant que l’inflation devrait être de nouveau positive lors des mois qui viennent mais devrait être contenue.
Enfin, la Banque d’Angleterre a clôturé ce bal en décidant également le maintien de ses taux à 0,5%. En revanche, la banque centrale a décidé de procéder à de nouveaux rachats d’actifs estimés à 25 milliards de dollars au lieu de 50 milliards de dollars afin de diminuer la masse monétaire. La livre sterling a également continué son appréciation face au billet vert, qui apparaît fragilisé de toute part.
Le coup de grâce pour le dollar fut apporté vendredi avec les chiffres du chômage. En effet, le marché a reçu une véritable claque avec la hausse du chômage en octobre à plus de 10,2%, un plus haut depuis le début des années 80. Cette hausse n’est pas totalement une surprise car, même si l’économie américaine redémarre, le niveau du chômage réagit en décalage. Toutefois, cette nouvelle a jeté un froid et fut largement commentée en fin de semaine, notamment par le président Obama. Cette hausse s’est répercutée sur tous les marchés, le pétrole cédant ainsi plus de deux dollars à la clôture des marchés vendredi à New York.