Les causes de l’affaiblissement du dollar américain sont connus de tous : déficit budgétaire géant, taux d’intérêt proches de zéro qui favorisent le carry trade, sous-évaluation de certaines devises comme le yuan face au dollar, attaques contre le statut de devise de réserve internationale et j’en passe.
Cet affaiblissement du dollar américain pose un réel défi aux gouvernements étrangers qui doivent s’efforcer, en cette période délicate de reprise de l’activité économique, de soutenir tous les secteurs, notamment les industries exportatrices. Or, la faiblesse du dollar, qui a pour corollaire une hausse des autres monnaies, pèse sur la compétitivité des pays partenaires.
Récemment, le gouvernement canadien s’était d’ailleurs élevé contre l’appréciation du dollar canadien, sans que les marchés aient été réceptifs au mécontentement des autorités. Même si la progression du huard pèse sur les exportations du Canada, une récente étude menée par Bloomberg conduit à relativiser cette hausse.
En effet, l’appréciation du dollar canadien face au dollar américain est beaucoup moins rapide et forte que pour de nombreuses autres monnaies. Ainsi, à titre d’exemple, sur les trois derniers mois, le dollar canadien s’est apprécié de seulement 2,38% face au billet vert contre 11% pour le dollar australien, 10% pour le dollar néo-zélandais, 9,6 pour la couronne norvégienne, 8,4% pour le yen et 7,1% pour le real brésilien.
Ainsi, du point de vue strictement du taux de change, le marché américain est nettement plus accessible pour les exportateurs canadiens que pour les exportateurs de bois scandinaves ou encore les exportateurs de produits agricoles brésiliens. Tout est donc une question d’échelle.