La polémique entourant les traders des marchés financiers depuis plusieurs mois nous donne l’occasion de redécouvrir le travail d’Olivier Godechot. En 2001, quelques années avant la tourmente actuelle dans le monde économique, l’essayiste Olivier Godechot publie aux éditions La Découverte un livre intéressant qui analyse du point de vue sociologique le monde des traders. Intitulé Les traders, essai de sociologie des marchés financiers, cet ouvrage de référence vous fait plonger dans l’univers des traders. A travers les premières lignes de l’ouvrage, le lecteur découvre rapidement que l’univers décrit dernièrement dans les journaux, cet univers de golden boys qui brassent des millions voire des milliards de dollars sans sourciller, ne retranscrit pas la réalité de ce métier désormais tant décrié.
Olivier Godechot fait plonger le lecteur dans les salles de marché où règnent en maitres les traders. Leur quotidien est fait d’arbitrage et de spéculation. Ni adorateurs irrationels d’un monde désormais régit par l’argent, ni homo economicus rationel tel que décrit par l’analyse classique, les traders sont avant tout des agents économiques dévoués à leur travail. Comme l’a rappelé récemment dans une interview Thami Kabbaj, auteur de Psychologie des grands traders, les traders sont des agents économiques essentiels à maints égards au bon fonctionnement de l’économie et ne sont pas, par nature, source d’instabilité du système.
Olivier Godechot s’inscrit dans la droite ligne de la sociologie des marchés financiers qui a son origine dans l’ouvrage de Max Weber, père de la sociologie moderne, Die Börse. La théorie financière quantitative va mettre entre parenthèse dans les années 50 ce pans entier de la sociologie qui ne réapparait que dans les années 80 avec les travaux de Wayne E. Baker et de Charles W. Smith entre autres.