La tension a monté d’un cran cette semaine sur les marchés financiers. Pourtant, la semaine avait plutôt bien commencé. En effet, les indicateurs macroéconomiques américains publiés cette semaine étaient plutôt bons : les ventes de logements anciens aux Etats-Unis ont pris de court le marché, affichant une hausse surprise de 6,1 millions; l’indice de confiance des consommateurs a atteint le niveau de 49,5% contre 47,6% attendus et, en Europe, la hausse de l’indice IFO en Allemagene et les bonbs chiffres de l’indice PMI dans la zone euro avaient permis aux valeurs jugées à risque d’opérer un rebond sur les marchés.
En prévision du week-end prolongé de Thanksgiving, les échanges étaient relativement faibles, nombreux étant les investisseurs à avoir préféré se désengager des marchés. En effet, en raison de la clôture prématurée des marchés américains, la liquidité sur les marchés était beaucoup plus faibles, accroissant nettement la volatilité. Par conséquent, les devises ont connu cette semaine des mouvements assez brusques, notamment sous le coup de la dévaluation annoncée mercredi par le Vietnam du dong et de l’accroissement des craintes concernant une éventuelle insolvabilité de l’émirat de Dubaï.
L’émirat, qui a largement misé sur le tourisme, fait face à un risque de défaut de paiement et a été contraint de faire appel à la solidarité des pays arabes de la péninsule arabique. Les valeurs financières ont nettement pâiti de cette annonce, les principales places financières s’affichant en baisse. Les valeurs les plus touchées à la bourse furent les valeurs du secteur de la construction, Lafarge et Saint Gobain affichant une chute de 6% lors de la séance de jeudi tandis qu’Arcelor Mittal reculait de 5,6%.
Cette annonce a eu un fort impact sur les mouvements financiers en raison du week-end de Thanksgiving. Peu de nouvelles économiques ont été diffusées à partir de mercredi, poussant les investisseurs à se focaliser sur les déboires de Dubaï. Dans un premier temps, un vent de panique s’est emparé des investisseurs, ceux-ci redoutant un risque systémique écoulant d’une insolvabilité de l’émirat. Les banques anglaises sont particulièrement exposées à un tel risque, ayant beaucoup investi dans ce micro-Etat arabe. Toutefois, à partir de vendredi, les marchés ont semblé se ressaisir, commençant à digérer cette mauvaise nouvelle.
Pour autant, les principales devises du marché des changes ne se sont pas ressaisies. L’aversion pour le risque a poussé les cambistes à se replier sur le yen et, dans une moindre mesure, sur le dollar. Le dollar a notamment connu un plus bas niveau depuis près de 15 ans face à la devise nippone, ce qui a poussé le ministre des Finances japonais à s’inquiéter publiquement de cette situation qualifiée de « mauvaise » pour l’économie de l’archipel.
La séance de lundi prochain devrait être l’occasion d’une correction légère avec l’ouverture des marchés américains et de Wall Street. L’impact de la situation économique et financière de Dubaï devrait donc encore se faire ressentir lors de la séance de lundi. Toutefois, de nombreuses nouvelles macroéconomiques sont attendues la semaine prochaine, devant faire oublier ce mauvais épisode. Le PIB canadien devrait notamment influer sur le taux de change du dollar canadien tandis que le dollar australien devrait profiter d’un nouveau relèvement des taux par la Banque de réserve australienne d’un quart de point. Jeudi, la BCE devrait annoncer un maintien de son taux directeur à 1% puis les chiffres du chômage américain devraient venir clôturer la semaine de trading.
Les analystes privilégient de se positionner pour la semaine prochaine sur des paires relativement corrélées, telles que la paire AUD/NZD, étant donné l’incertitude qui règne encore sur les marchés.