Hier, la Commission Européenne a rendu public un rapport portant sur l’économie de la zone euro avec, évidemment, un long focus sur la surévaluation de la monnaie unique européenne.
Selon ce rapport, le taux de change réel effectif hors inflation, aussi appelé REER, de l’euro est surévalué de près de 7 à 8%. Une nouvelle appréciation de l’euro pourrait causer de nombreux dommages aux économies de la zone.
Toutefois, il convient de relativiser les conséquences de la surévaluation manifeste de l’euro face au billet vert. En effet, selon une étude de l’agence de notation Standard & Poor’s, la majorité des pays de la zone euro ont réussi à maintenir leur compétitivité en dépit de la hausse de la monnaie unique. Ainsi, alors que l’euro s’est apprécié de plus de 47% face au billet vert depuis 2005, la France a réussi à maintenir sa compétitivité tandis que celle de l’Allemagne, meilleur élève de l’euroland, a crû de 3%. Par contre, nombreux sont les entrants plus récents de l’UE, qui avaient déjà des difficultés économiques et financières, a avoir souffert de l’appréciation de l’euro. Ainsi, la compétitivité de l’Espagne a diminué de 13% et de 5% en Grèce, deux pays dont les notes ont été abaissés récemment par les principales agences de notation.
Outre l’appréciation de l’euro face au dollar, le rapport de la Commission pointe du doigt la sous-évaluation considérable du yuan, devise qui est étroitement lié au dollar américain. Cette sous-évaluation fut au coeur de la dernière rencontre entre les responsables européens et chinois. Ces derniers, bien que réceptifs aux inquiétudes européennes, n’ont toutefois pas consenti à des gestes significatifs en matière monétaire. D’ailleurs, la sous-évaluation du yuan pourrait devenir un réel sujet de discorde entre le Vieux Continent et la Chine l’année prochaine puisque les experts de Saxo Banque tablent sur une nouvelle dévaluation de la monnaie chinoise.