Depuis le 1er janvier 2010, la plus grande zone de libre-échange au monde, réunissant plus de 1,9 milliard de consommateurs, est entrée en vigueur en Asie. L’accord de libre-échange qui a été conlu entre les pays de l’Asean représente en fait une aubaine pour la Chine.
En effet, la Chine peut ainsi asseoir encore davantage son assise en Asie, notamment face au Japon, et, en plus, renforcer les échanges régionaux, largement en sa faveur, en internationalisant le yuan.
Depuis le début de la crise économique et financière, la Chine n’a jamais caché son ambition de faire du yuan une devise internationale, objectif partagé avec la Russie qui tente d’imposer le rouble dans les échanges. Depuis le mois de juillet, la Chine a notamment décidé d’autoriser les entreprises nationales à facturer en yuan leurs livraisons au sein de l’Asean. Cette décision avait été prise en prélude de l’accord de libre-échange qui est discuté depuis 2002.
Pour l’instant, le yuan n’est pas encore une monnaie internationale. Pour qu’il le soit, encore faut-il qu’il répondre à trois fonctions de base : être un moyen de paiement, une unité de compte et une réserve de valeur. Le contrôle étroit exercé par le régime de Pékin sur le taux de change du yuan a un effet très dissuasif pour les investisseurs. Cependant, c’est le seul moyen pour les autorités de renouer avec la croissance en misant largement sur les exportations. La faiblesse du yuan est un atout pour la croissance chinoise car elle rend les exportations du pays très compétitives.
Selon certains analystes, cet avantage évident de la Chine en matière monétaire pourrait peser sur les économies de la région qui sont intégrées dans le système de change flottant international. Le Vietnam, qui fait face à une situation économique qui se détériore dangereusement, pourrait être le premier touché. Cependant, à terme, un équilibre devrait s’instaurer, rendant la chute des barrières douanières dans l’Asean profitable à tous.