Depuis le séisme ravageur du 12 janvier dernier, la population d’Haïti est jetée dans les rues, sans toit, attendant avec rage l’aide internationale qui tarde. Alors que le marché noir connaît un nouvel essor et que les gangs s’emparent des rues dévastées, la population est à la recherche de ses économies. Les bas de laine des haïtiens sont souvent sous des tonnes de gravas, sous leur maison dévastée ou sous les établissements bancaires qui, à l’instar du palais présidentiel, n’ont pas résisté à la secousse.
Depuis quelques jours, le système financier commence à se relever péniblement même si les dollars et les gourdes, c’est-à-dire la monnaie nationale, sont toujours rationnés. Contrairement aux banques commerciales et à leurs sièges sociaux situés à Port-au-Prince, la banque centrale, un grand bâtiment moderne fait de verre, est encore debout. Depuis quelques jours, l’établissement a commencé à pomper de l’argent vers les quelques banques encore ouvertes ou en passe d’ouvrir.
Depuis le début de la semaine dernière, la population qui est toujours en quête de liquidités peut se rendre dans une trentaine de points de service localisés dans toute la capitale haïtienne. Nombreux sont ceux à y venir déposer le chèque de leur emploi afin de récupérer un peu d’argent liquide. Toutefois, des restrictions ont été imposées par les autorités puisque les clients ne peuvent retirer que quelques dizaines de dollars à la fois. L’objectif des autorités est d’éviter une ruée vers les banques alors qu’une crise sanitaire sommeille.
Progressivement, le système financier devrait toutefois retrouver un semblant de normalité, les banques de province, qui n’ont pas été touchées par le séisme, réapprovisionnant depuis quelques jours les banques de la capitale encore debout.