Semaine forte en rebondissements pour le marché des devises qui se sont par conséquent traduits en une forte volatilité sur certaines paires.
La paire EUR/USD a connu des hauts et des bas cette semaine. Le fait que les pays de la zone euro aient dévoilé les détails de l’aide à la Grèce, qui consiste en des prêts d’un montant de 30 milliards d’euros, a porté l’euro sur le marché des changes en début de semaine. Ainsi, lors de la séance de lundi, la monnaie unique européenne a enregistré une hausse presque généralisée face au dollar, au yen, au franc suisse et à la livre sterling. Cependant, la tendance lourde a repris la main poussant l’euro à la baisse en fin de semaine face au billet vert. Le dossier grec est revenu sur le devant de la scène quelques jours après le succès de l’émission obligataire grecque. En effet, les investisseurs s’inquiètent toujours du soutien apporté à la Grèce par certains pays, notamment l’Allemagne qui doit faire face à des échéances électorales au mois de mai. De plus, certains économistes soulignent que l’aide de l’Europe est insuffisante et que l’enveloppe donnée à Athènes devrait être d’au moins 90 milliards d’euros. L’incertitude continue en fait d’entourer le dossier grec avec, en toile de fond, une inquiétude généralisée vis-à-vis de la dette de certains pays européens comme le Portugal, qui a réussi deux émissions obligataires cette semaine, et l’Italie dont le déficit commercial s’est encore accentué en février.
Le dollar a connu une semaine en demi-teinte en raison de la publication de chiffres américains concernant l’emploi et la production industrielle plutôt médiocres. Surtout, le billet vert a été pénalisé face aux devises à fort rendement en raison de la confirmation par la Fed d’un maintien prolongé des taux à un niveau extrêmement bas. Selon certains économistes, la banque centrale américaine ne pourrait être tentée de relever ses taux qu’à la fin de l’année 2010, au plus tôt. Par conséquent, le différentiel de taux entre le dollar américain et d’autres devises, notamment le dollar australien, devrait encourager encore pendant quelques mois les stratégies de carry trade.
Toutefois, dans l’immédiat, le dollar australien devrait marquer une pause puisque la banque de réserve australienne a affirmé en début de semaine qu’elle n’a pas l’intention dans un avenir proche de remonter de nouveau ses taux. Cette annonce avait fait perdre en l’espace d’un peu moins de deux séances 1,20% au dollar australien face au billet vert. Toutefois, la devise australienne s’est reprise ensuite notamment en raison de la publication du PIB chinois au premier trimestre qui a accusé une hausse de 12% et donc avantager les devises liées aux matières premières, comme le dollar australien ou le rand sud-africain.
La semaine prochaine sera particulièrement chargée. En effet, le calendrier économique prévoit la publication de l’indice ZEW allemand mais aussi des demandes d’allocation chômage aux Etats-Unis. Ces deux indicateurs auront une influence certaine sur la paire EUR/USD. Du côté de la livre sterling, il faudra surtout surveiller de près le PIB du Royaume-Uni et aussi l’indice des prix à la consommation.