Les places financières internationales ouvrent dans le rouge aujourd’hui suite aux déboires de la Hongrie. Le pays, qui a été sauvé par le FMI et l’Europe en automne 2008, fait de nouveau face à de nouvelles difficultés financières et budgétaires selon des sources gouvernementales. Comme nous vous l’annoncions dans notre édition de vendredi dernier , l’Europe fait face à une nouvelle crise qui ressemble à maints égards à la crise grecque.
Les mauvais chiffres américains et les déboires de la Hongrie ont fait baisser les places financières asiatiques aujourd’hui. Ainsi, la Bourse de Tokyo a clôturé en nette baisse, perdant 3,84%. L’indice Nikkei a perdu 380,39 points tandis que le Topix plus large a cédé 30,95 points sur la séance d’aujourd’hui. Les places financières européennes ont suivi sur le même rythme en ouvrant dans le rouge.
Dans ce contexte de regain très sensible de l’aversion pour le risque, le marché des changes s’affiche en berne avec un déclin de la plupart des devises jugées à risque. La monnaie unique européenne enregistre une baisse de plus de 0,30% à l’ouverture de la séance européenne après avoir déjà accusé un repli de 1,60% vendredi face au dollar. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’euro a touché un nouveau plancher en-dessous de 1,19 dollar, subissant encore le contre coup des évènements de vendredi.
Cependant, les responsables européens ont tenté de réaffirmer leur soutien à l’euro et de dédramatiser la situation, à l’instar de Jean-Claude Juncker. Ce dernier a en effet eu raison de souligner que les fondamentaux de l’économie européenne sont bons, notamment comparé aux Etats-Unis et au Japon, et que cette baisse de l’euro reflète plutôt un rééquilibrage de la devise européenne face au billet vert.
Pour autant, il convient de ne pas se voiler la face : même si ce rééquilibrage est salutaire du point de vue économique, il reflète plutôt les craintes de plus en plus importantes des investisseurs. Ainsi, plusieurs évènements ces derniers jours ont mis en évidence cette aversion pour le risque. Les banques de la zone euro ont notamment déposé dans la nuit de dimanche à lundi un nouveau montant record à la BCE, évalué à 350,9 milliards d’euros plutôt que de les prêter à d’autres instituts financiers qui offrent des rendements plus importants mais plus risqués aussi. Outre l’euro, les matières premières et les devises jugées à risque s’effondrent. La livre sterling essaie de limiter les dégâts en évoluant aujourd’hui entre 1,4400 et 1,4460 dollar tandis que le prix du baril de pétrole se maintient difficilement au-dessus de 70 dollars. Selon les experts, le baril devrait descendre en-dessous de ce seuil dans les jours qui viennent, aversion pour le risque aidant.
Les devises liées aux matières premières sont à éviter en cette période de crise. Une véritable psychose semble s’être emparée des marchés financiers. Par conséquent, la moindre annonce ou les moindres publications économiques peuvent avoir d’importantes conséquences dans un marché très volatile. Aujourd’hui, peu d’indicateurs macroéconomiques majeurs sont attendus. En revanche, il conviendra de surveiller les annonces qui pourraient être faites en Europe, concernant notamment l’évolution de la situation en Hongrie où un plan d’austérité a été officiellement rejeté.