Les marchés européens ont été soutenus cette semaine par une avalanche d’indicateurs macroéconomiques qui ont relayé au second plan la crise de la dette des Etats. Ainsi, sur la semaine, les principales places boursières européennes ont enregistré un rebond qui est de plus de 4,2% pour le CAC 40 et de plus de 2% pour le SP 500. Toutefois, ces hausses doivent être mises en perspective avec la dégringolade des dernières semaines.
Le marché des changes n’a pas suivi la même courbe que les marchés actions européens, soumis au choc de la crise hongroise. En effet, la crainte d’un risque de défaut de paiement de la part de la Hongrie a plongé directement le marché des changes dans la tourmente, provoquant un net regain d’aversion pour le risque en début de semaine. Dans ce contexte, la monnaie unique européenne a très nettement dégringolée, atteignant presque son niveau de lancement en 1999 face au dollar.
Cependant, les responsables politiques sont venus au secours de l’euro cette semaine ainsi que les indicateurs économiques. En effet, le salut est une nouvelle fois venu de la Chine dont tous les indicateurs sont au vert, exception faite de l’inflation qui continue de perturber les marchés. Les propos optimistes sur la croissance tenus par Ben Bernanke et Jean Claude Trichet se sont ajoutés à la publication de bons indicateurs, permettant à l’euro de remonter légèrement. Ainsi, la monnaie unique européenne a dépassé en fin de semaine le seuil psychologique de 1,20 dollar et de 110 yens.
Cette appétit au risque s’est directement répercuté sur les valeurs jugées à risque comme le dollar australien ou encore le dollar néo-zélandais. Les cambistes ont ainsi pris cette semaine plutôt des positions longues sur l’aussie et le kiwi, pariant sur une reprise de l’économie mondiale. Un mouvement similaire a pu être constaté ces derniers jours vis-à-vis du rand sud-africain alors que l’Afrique du Sud devrait profiter d’une rentrée importante d’argent liée à la Coupe du Monde de Football.
Le retour de l’appétit au risque s’est également impacté sur les matières premières avec une hausse du baril de pétrole largement au-dessus du seuil de 70 dollars. Le baril a presque gagné 6 dollars sur la semaine alors que le géant britannique BP est toujours au cœur de la crise outre-Atlantique à cause de la marée noire qui sévit dans le Golfe du Mexique.
L’or, profitant dans un premier temps de l’aversion au risque du début de semaine, a conforté sa position de valeur refuge mais a légèrement baissé en fin de semaine du fait du retournement du marché. L’argent, qui est fortement lié à l’évolution de l’or, a suivi une trajectoire similaire en début de semaine mais, à la différence de l’or, a réussi à se maintenir autour de 18 dollar l’once.