Au pouvoir depuis la fin de l’année 1998, le président Hugo Chavez, soutenu par une bonne partie de l’élite politique d’Amérique latine, s’est posé en défenseur de l’indépendance du continent face au voisin nord-américain.
Cependant, les diatribes du président Chavez et les connivences douteuses avec certains responsables politiques étrangers, comme le président iranien, cachent surtout une tentative de contrôle de plus en plus accentué de la société vénézuélienne.
Après avoir récemment lancé un mandat d’arrêt contre le dirigeant d’une des principales chaînes de télévision du pays, le président Chavez a décidé de renforcer son pouvoir en s’attendant, dans la prévision des prochaines législatives de septembre, aux derniers remparts de ce qu’il appelle la «bourgeoisie », dans la pure rhétorique socialiste du président.
Parmi ces remparts, il y a le marché parallèle du dollar qui est illégal aux yeux des autorités mais qui était jusque-là toléré. Suite à une forte dévaluation du bolivar et à l’imposition de restrictions sur les importations afin de faire face à une chute importante de la croissance, qui est estimée à plus de 5,8% au premier trimestre, les autorités ont décidé d’augmenter les contrôles sur le marché des changes.
Depuis 2003, la banque centrale du pays fixe le taux de change du bolivar mais gère aussi la distribution de devises. Cependant, la restriction au cours des derniers mois de l’allocation de devises sur le marché officiel, en raison de la crise économique, a provoqué une explosion du marché parallèle, qui est désormais toujours illégal, mais placé sous le contrôle de la banque centrale.
Cette prise de contrôle éveille de nombreuses inquiétudes parmi les experts qui redoutent une restriction et une limitation de l’offre de dollar, pouvant éventuellement nourrir une inflation qui est galopante et qui est estimée à plus de 31,2% sur un an.
Pour autant, Hugo Chavez se félicite de la bonne santé de l’économie et des récentes mesures prises. Son objectif est surtout de conserver le contrôle du Parlement lors des prochaines législatives. En 2005, les autres partis avaient décidé de boycotter les élections c’est pourquoi ils ne sont pas représentés à l’Assemblée.