La réunion du G20 au Canada ce week-end a simplement mis en lumière pour les observateurs les profondes dissensions entre les différents membres présents lors de ce forum international de premier plan.
Plusieurs dossiers furent sur la table : la relance économique qui fait du surplace dans certains pays, le projet d’une taxe bancaire qui ne satisfait pas tous les membres et la réévaluation du yuan qui a permis à la Chine d’obtenir un satisfecit de la part de ses partenaires.
Le projet d’une taxe bancaire au niveau mondial semble clairement hors de propos à l’heure actuelle, de nombreux pays, à l’instar du pays hôte du G20, le Canada, s’opposent à un tel projet qui aura incontestablement un impact limité sur la situation économique. En Europe, un tel projet est porté par la France et le Royaume-Uni afin d’assurer un soutien populaire à des gouvernements devant faire face à des choix difficiles. Un scénario similaire a lieu outre-Atlantique où la réforme du système bancaire est sur de bons rails dans la perspective des prochaines élections de mi-mandat.
La relance économique fut sur le devant de la scène, avec en arrière-plan les propos plutôt prudents tenus récemment par Ben Bernanke et la révision à la baisse de la croissance économique aux Etats-Unis au premier trimestre, à 2,7%. La vision américaine s’est opposée frontalement à la vision européenne qui privilégie des mesures d’austérité. Il est probable que de telles mesures aient un impact négatif sur la croissance, notamment en visant la consommation. Cependant, les pays européens, qui font face à une crise de confiance se répercutant aussi bien sur le marché obligataire que sur le marché des changes, sont contraints de rassurer les investisseurs en réduisant le déficit public.
Enfin, le dossier de la semaine fut évidemment la décision de la Chine de renforcer la flexibilité de sa devise. Lors du G20, le président américain, qui souffle le chaud et le froid sur ce dossier, a appelé son homologue chinois à prendre au sérieux l’engagement énoncé il y a une semaine par la banque centrale chinoise. Semblant vouloir donner des gages de confiance à ses partenaires commerciaux, la Chine a relevé une nouvelle fois aujourd’hui le taux de change du yuan face au dollar. Selon un communiqué publié sur le site internet de la banque centrale, le cours pivot a été remonté à 6,7890 yuans pour un dollar contre 6,7896 yuans vendredi dernier.
Dans la foulée du G20, le gouverneur de la banque centrale d’Arabie Saoudite a affirmé qu’il ne compte pas soutenir l’euro en achetant des obligations souveraines européennes. L’Arabie Saoudite ne détient pas un nombre réellement significatifs d’obligations européens mais une telle déclaration constitue toutefois un mauvais signal pour les marchés.
En ce début d’échanges européens, le marché des changes connait peu de mouvements, attenant la publication d’indicateurs macroéconomiques. Ainsi, la tendance des derniers jours se poursuit avec une hausse sensible du franc suisse face à l’euro et au dollar, hausse permise par la nouvelle politique monétaire de la BNS .