A l’ouverture des échanges ce matin, le dollar australien s’affichait en recul par rapport au billet vert, passant de 0,8740 USD lors de la clôture des échanges vendredi dernier à 0,8716 USD pour un dollar australien.
Ce recul du dollar australien s’explique par l’incertitude qui règne sur le marché des changes concernant les perspectives de croissance et, comme l’ont souligné les analystes au mois de mai, par la crise de la dette des Etats en Europe qui se répercute sur le climat des échanges.
Cependant, après avoir perdu beaucoup de terrain face au billet vert courant mai, le dollar australien s’est ressaisi au mois de juin à la faveur d’une embellie des marchés, de courte durée certes mais qui pourrait profiter sur le long terme à la devise australienne. La décision de la banque centrale chinoise de poursuivre une politique de flexibilisation de sa monnaie a concouru à une hausse des achats de dollars australiens.
Cependant, c’est sur le front intérieur que se joue pour l’instant le sort du dollar australien. La croissance chinoise continue de permettre à l’Australie de rebondir sur le plan économique ce qui se traduit par une hausse du PIB conséquente et une baisse du chômage que de nombreux pays européens aimeraient eux aussi percevoir.
Certains analystes français du marché des changes ont considéré la démission du Premier ministre australien Kevin Rudd comme un signal de vente pour le dollar australien. Selon eux, l’incertitude est telle que la tendance haussière de la devise ne pourra pas durer longtemps.
Au contraire, nous pensons fortement que le dollar australien va poursuivre dans les semaines qui viennent son rallye haussier, surtout grâce à ce changement de Premier ministre. La politique du nouveau gouvernement ne devrait pas être modifiée substantiellement, excepté sur un point qui attire l’attention des marchés.
La remplaçante du très impopulaire Kevin Rudd, Julia Gillard, a affirmé dès son élection son intention de négocier la taxe sur les super profits miniers qui avait été proposé par Kevin Rudd, soutenue par le FMI, mais qui a provoqué la chute du Premier ministre au final. Cette taxe prévoyait un prélèvement de 40% sur les superprofits miniers, c’est-à-dire les profits qui dépassent 6% de retour sur investissement. Il va s’en dire qu’une majeure partie des profits des géants miniers australiens seraient concernés par cette taxe en cas d’introduction.
Cependant, lors de sa première allocution en tant que chef de gouvernement, Julia Gillard a annoncé la mise à plat de cette taxe si controversée ce qui a fait bondir vendredi dernier le dollar australien face au dollar néo-zélandais, la paire AUD/NZD atteignant vers la fin des échanges 1,2316.
Bien que les géants du secteur, comme Rio Tinto, ont accueilli avec prudence cette décision, qualifiant ce geste d’ «avancée », les analystes considèrent que ce changement de Premier ministre sonne le glas de cette taxe minière et ouvre donc un pavé au dollar australien sur le marché des changes.