A la veille de la fête nationale brésilienne, de plus en plus de questions se posent quant à la stratégie que va adopter la banque centrale brésilienne afin de limiter les tensions actuelles sur l’économie. Mi-août, confirmant les propos d’un rapport du FMI, la banque centrale avait reconnu que le real brésilien est surévalué par rapport au billet vert. Pour autant, la banque centrale ne semble pas prête à mettre en place la politique conseillée par le FMI, c’est à dire baisser les taux d’intérêt.
De l’opinion générale, la banque centrale pourrait maintenir ses taux tant que le marché des matières premières suit la tendance actuelle. Il convient de rappeler que l’institut a affirmé, lors de sa dernière réunion, qu’il ne faut pas s’attendre à une prochaine hausse des taux. Toutefois, il convient également de prendre de la distance par rapport au discours officiel.
Afin de faire baisser le taux de change du real brésilien, la banque centrale pourrait céder aux vices de la BNS, c’est à dire intervenir directement sur le marché des changes avec les effets que nous connaissons…Sans action coordonnée avec les Etats-Unis, comme l’ont finalement reconnu les responsables japonais, une intervention sur le Forex est condamnée à l’échec. Espérons que la banque centrale brésilienne se range rapidement à cet avis.
Cependant, si le real brésilien reste pendant une durée prolongée au-dessus de 1.75, la question d’une intervention directe pourrait commencer à se poser. Nous n’en sommes heureusement pas là et la banque centrale devrait surtout céder aux pressions verbales ou à des interventions sur le marché des futures.
Deux raisons principales expliquent la hausse soutenue du real brésilien. D’abord, à l’instar du peso chilien ou du peso mexicain, le real profite de l’amélioration des perspectives économiques aux Etats-Unis. Par ailleurs, l’économie brésilienne se porte très bien avec un bond de 8.8% du PIB sur un an au deuxième trimestre, dépassant ains les attentes des analystes. La décision du gouvernement brésilien de donner son feu vert jeudi dernier à un plan de financement du pétrole attendu depuis très longtemps devrait contribuer à la croissance économique en apportant beaucoup de flux de capitaux dans le pays.
De quoi indéniablement assurer la victoire de la candidate du président sortant Lula aux élections mais de quoi également compliquer la difficile tâche de la banque centrale brésilienne.