Cependant, le dilemme pour la banque centrale indienne, communément appelée RBI, est grand, comparé à la situation du Japon ou encore de la Corée du Sud. Ces deux pays ont une large marge de manœuvre sur leur monnaie étant donné une inflation quasi-inexistante. Ce n’est pas le cas de l’Inde, pays qui lutte tant bien que mal avec une inflation galopante, qui a certes diminué, mais qui s’élève toujours à 8.63% en septembre sur un an. Un peu moins que les 10% des mois précédents mais toujours un niveau assez élevé pour avoir des répercussions désastreuses sur le prix des denrées alimentaires de base.
Céder à une intervention sur le marché des changes cause une infusion massive de liquidités dans le système, forçant généralement les banques centrales à baisser ou à maintenir leurs taux directeurs. Dans le cas d’un pays qui fait face à une hausse de l’inflation, une telle mécanique peut avoir des conséquences désastreuses en rouvrant les vannes d’une augmentation de l’inflation.
Cependant, la banque centrale, comme l’a reconnu le gouverneur Subbarao, n’a pas vraiment le choix étant donné que la volatilité et la hausse actuelle de la roupie nuisent aux performances économiques du pays. Sur les cinq derniers mois, la roupie s’est appréciée de près de 8% face au dollar, atteignant 47.60 roupies pour 1 USD.
La banque centrale n’attend, à juste titre, rien de la prochaine réunion du G20 à Séoul où la volatilité des taux de change devrait être abordée, selon les vœux du président Sarkozy. Ce sont donc des solutions nationales et non coordonnées entre pays qui sont privilégiées un peu partout, notamment en Inde.