Hier, les premières tensions de la semaine sur le marché de la dette sont apparues alors que des rumeurs persistantes faisaient état de discussions entre Lisbonne et Bruxelles au sujet d’une aide. Rapidement, la tension s’est propagée aux obligations des pays périphériques, les taux espagnols à 10 ans se tendant au-dessus de 5.550% et les taux portugais grimpant largement au-dessus, au-delà de 7.139%. La France, qui a levé hier ,via l’Agence France Trésor, 10.208 milliards d’obligations OAT à échéances 2020, 2026 et 2029, n’a toutefois pas subi les conséquences négatives de cet accroissement de tension sur les taux espagnols, portugais et italiens. Les obligations françaises, à l’instar des obligations allemandes qui font référence dans la zone euro, sont considérées encore par les investisseurs comme des valeurs refuge.
La tension devrait cependant s’accroître à partir de demain sur le marché obligataire, pouvant éventuellement se répercuter sur la monnaie unique européenne, étant donné que les marchés ont pu constater, au cours des derniers mois, une corrélation importante entre l’euro et les obligations de la zone euro. Mercredi sera marqué par une émission obligataire du Portugal puis, jeudi, par des émissions effectuées par l’Espagne et l’Italie. Le marché obligataire est actuellement confronté à une «
poussée d’émission qui va prendre de l’ampleur » selon Deutsche Bank. Les forts besoins des pays scrutés par les agences de notation financière devraient encore continuer à faire grimper les taux d’emprunt.
Le Portugal est le pays le plus en difficulté. Les investisseurs ne se demandent plus maintenant si ou ou non le pays va demander de l’aide au FMI et à l’UE mais quand…Mercredi sera donc une journée test pour savoir si le Portugal, qui bénéficie du soutien chinois, va réussir encore à séduire les investisseurs avec ses deux émissions, respectivement de 750 millions et de 1.25 milliard d’euros. Des difficultés pour clore ces émissions pourraient accentuer la pression sur Lisbonne et éventuellement pousser fortement à la baisse l’euro.
Jeudi, Madrid et Rome suivront, sachant qu’ils devraient affronter des taux plus élevés mais qu’ils devraient réussir à boucler sans trop de difficultés leurs opérations obligataires. En fait, les investisseurs s’attendent à ce que le vrai test pour le marché obligataire, et donc pour l’euro, survienne au cours du printemps, lorsque des remboursements importants arriveront à échéance. A ce moment-là, une crise importante pourrait survenir.