Cette initiative gouvernementale avait surtout pour but de restaurer la confiance. Bien que les investisseurs étrangers ne se soient pas pressés, l’opération fut une réussite pour le Caire, avec un taux d’intérêt pas spécialement supérieur à d’autres opérations similaires effectuées ultérieurement.
Le principal défi pour le moment est d’assurer la stabilité économique et financière du pays alors que la crise va certainement se poursuivre dans les semaines à venir. Les banques ont finalement ouvert dimanche dernier et afin d’aider le système bancaire, le gouvernement a injecté d’urgence cinq milliards de livres, limitant au passage les retraits et les conversions en devises étrangères pour les citoyens égyptiens.
L’objectif des autorités est de permettre un retour à la normale, au moins de façade, afin de rassurer l’étranger et aussi d’atténuer la pression des pays européens et de Washington sur le président Moubarak. Dans cette perspective, la bourse du Caire devrait finalement rouvrir dimanche prochain. Toutefois, afin d’éviter un affolement, des mesures devraient être mises en place, notamment une réduction des heures d’échange et aussi un plafonnement des échanges.
Face à l’incertitude politique et aux retombées économiques de cette agitation populaire, la livre égptienne est en première ligne. Pour l’instant, les achats de la banque centrale semblent porter leurs fruits mais, selon de nombreux analystes, à court terme, si la crise perdure, la monnaie égyptienne pourrait perdre plus de 25% et se retrouver à environ 7 livres pou un dollar. Cette baisse de la livre égyptienne pourrait être accentuée par des tentatives détournées de convertir les avoirs en devises étrangères afin d’en sécuriser la valeur. La banque centrale, heureusement, a encore des cartouches à brûler disposant d’environ 36 milliards de dollars de réserves de change.