Dans un document de travail officiel soumis à consultation en novembre dernier, la Commission Européenne a suggéré l’idée de créer une agence de notation financière européenne sous l’égide de la Banque Centrale Européenne, ce qui conduirait l’institut monétaire à émettre des notations concernant la dette des pays de la zone euro. Paris et Berlin étaient nettement favorables à une telle solution qui aurait pu permettre de réduire, au moins un peu, l’influence des agences américaines.
La BCE rejette également l’autre idée évoquée par la Commission Européenne, à savoir l’instauration d’une agence de notation qui serait un partenariat public/privé, partenariat qui laisse dubitatif Francfort, soulignant que toutes les conditions en matière d’indépendance ne sont pas garanties. Reste à savoir aussi si “la création d’une agence semi-publique permettra d’augmenter la concurrence (parmi les agences de notations) ou bien créera des barrières artificielles à l’entrée de nouvelles structures privées et réduira donc en conséquence cette concurrence“, poursuit la BCE sur son site internet.
Afin de satisfaire les capitales européennes, Francfort envisage toutefois une solution de rechange qui constituerait à favoriser l’émergence d’un réseau européen de petites et moyennes agences de notation financière. Cependant, il n’est pas certain que ces agences pèsent lourd face aux géants américains. Cette solution de compromis risque surtout de n’aboutir à rien selon de nombreux analystes.