Hier, le real brésilien était en légère hausse de 0.4% face au billet vert à 1.6509 pour un dollar en dépit des chiffres de la croissance brésilienne au quatrième trimestre. La devise qui a gagné près de 46% en l’espace de deux ans face au billet vert est l’une des monnaies au monde qui performe le plus.
Selon les chiffres divulgués par le gouvernement brésilien, la croissance économique a augmenté moins que prévu, de seulement 5% sur un an alors que la hausse fut de 6.7% au troisième trimestre de l’année 2010. Les économistes interrogés par Bloomberg s’attendaient à une augmentation de 5.2%.
Les données montrent que le ralentissement de la croissance au Brésil est surtout la conséquence d’un affaiblissement de la consommation intérieure et surtout d’une moindre performance de l’industrie qui souffre d’une baisse de la demande internationale et surtout de la hausse du real brésilien. En dépit des mesures prises pour lutter contre la spéculation, le real brésilien devrait poursuivre sur la pente ascendante au cours des prochains mois sachant que la banque centrale a affirmé qu’elle allait de nouveau, en avril, relever les taux directeurs afin de lutter contre les pressions inflationnistes qui augmentent fortement. Il y a deux jours, la banque centrale avait d’ailleurs relevé son taux directeur à un plus haut niveau depuis deux ans.
La décélération de la croissance économique brésilienne est en fin de compte un signe positif pour la banque centrale puisque cela permet de faire baisser l’inflation qui est autour de 6.08% alors que la cible de la banque centrale est largement en-dessous à 4.5% (avec une marge de manoeuvre à la hausse comme à la baisse de 2%). Dans ce contexte de ralentissement de l’économie, les prévisions concernant le PIB pourraient être revues rapidement à la baisse, passant probablement de 4.5% à 4%.
A la recherche d’une croissance « soutenable », comme l’a souligné le nouveau Chef d’Etat, le Brésil a encore de nombreux défis à affronter, et parmi eux, l’inflation.