Jusqu’à présent, le marché immobilier a bien résiste à la crise économique. Dans l’Hexagone, les prix se sont très peu tassés en 2008-2009 grâce aux incitations étatiques et surtout à la politique de faibles taux d’intérêt pratiquée dans la zone euro.
Cependant, l’argent facile ne devrait progressivement plus avoir cours, l’inflation étant au-dessus de la cible de la Banque Centrale Européenne et la croissance étant sur de bons rails. En France, et surtout à Paris, le marché de l’immobilier se porte très bien, avec une accélération de près de 9.5% des prix au quatrième trimestre de l’année dernière sur un an dans la capitale d’après les derniers chiffres des Notaires. Selon Julio Eduardo Villarroel, spécialiste du marché immobilier parisien, les prix sont en moyenne surévalués de 20%. Une faible hausse des taux directeurs – de l’ordre de 25 points de pourcentage – ne devrait cependant pas vraiment inverser la machine dans un premier temps mais simplement ralentir la hausse de l’immobilier.
Ce n’est qu’en 2012 que les prix de l’immobilier pourraient connaître un retournement avec une baisse de 20% attendue selon certains spécialistes. Plus la reprise économique sera importante, plus la BCE sera invitée à relever ses taux. Pour l’instant, la hausse d’avril devrait être de faible ampleur donc sans réel impact. Si l’inflation continue de grimper, notamment sous l’effet de l’instabilité géopolitique dans les pays arabes, le risque de hausse plus accentuée se précisera ce qui pourrait faire éclater la bulle immobilière en France.
Cependant, comme l’a souligné Mr. Villarroel, la banque centrale devrait prendre les mesures adéquates pour éviter un éclatement de la bulle. L’exemple de la politique monétaire de la Banque d’Israël sur ce terrain est à suivre par la zone euro.