Selon le ministre, le succès brésilien, tel qu’il est présenté, tient essentiellement à la taxe IFO (Impôt sur les opérations financières) qui a été relevée à plusieurs reprises. Le 29 mars dernier, Brasilia avait notamment ordonné d’accroître à 6% la taxe sur les nouveaux prêts aux entreprises et ventes de dette par les banques à l’étranger, constatant que l’afflux de dollars américains persistaient. En octobre dernier, décision fut également prise de tripler, à 6%, la taxe sur les achats de titres à revenu fixe par les investisseurs étrangers.
Le temps où le ministre Mantega stigmatisait une « guerre des devises mondiale » provoquée par les nations riches semble déjà du passé.
Face à des pays qui pratiquaient les taux zéro, comme les Etats-Unis ou le Japon, le Brésil avait peu de chance. Comme tous les pays en développement, le Brésil faut face à une inflation importante qui est liée à l’évolution du prix des matières premières et aussi à l’étroitesse du marché du travail local. Face à une inflation qui a atteint 6.51% en avril sur un an, des taux élevés sont nécessaires. D’où des taux à 12% afin de ramener l’inflation dans la cible de la banque centrale, autour de 4.5%.
L’objectif de la banque centrale est double: lutter contre l’inflation tout en évitant de réduire trop la croissance. Les perspectives sont évidemment très bonnes sur le terrain du PIB. Pour preuve, le Brésil connait, ce qu’on appelle en économie, presque une période de plein emploi en avril, avec un taux de chômage qui est tombé à 5.7%, de quoi faire pâlir européens et américains.
Grâce à une maîtrise retrouvée des flux de capitaux, la tâche pour le gouvernement brésilien va devenir plus facile. De nouvelles hausses des taux, plus contenues, sont encore à prévoir mais elles ne devraient pas nuire aux performances économiques enviables du leader de l’Amérique latine.