En fait, les fonds d’investissement se sont massivement désistés des leurs actifs en devises asiatiques au cours du mois passé, vendant pour près de 5.1 milliards de dollars d’actifs sud-coréens, indiens et taïwanais. Sur un mois, la baisse des principales monnaies du continent asiatiques, à savoir la roupie indienne, le ringgit de Malaisie ou encore le baht de Thaïlande, est de plus de 1% face au dollar américain.
Un rebond matinal probablement éphémère
En ce dernier jour du mois de mai, l’Asie a cependant effectué un rebond remarqué par les investisseurs, la plupart des devises du continent affichant des gains dans la foulée du ringgit. La devise de Malaisie a atteint un plus haut niveau depuis près de deux mois suite à l’approbation par le gouvernement d’une hausse de 7.1% des prix de l’énergie, effective dès demain ce qui devrait entraîner une hausse de l’inflation à 3.8% en juin. De quoi probablement inciter la banque centrale à augmenter ses taux directeurs lors de sa réunion du 7 juillet prochain.
Dans la foulée, le baht a affiché une nette hausse aujourd’hui, gagnant 0.1% face à l’USD, aidé aégalement par de bons indicateurs économiques et la perspective d’une hausse des taux à 3% par la banque centrale lors de la réunion de demain afin de contrer l’inflation qui a atteint 4.3% en mai sur un an.
Le contexte inflationniste a favorisé le yuan chinois, en hausse de 0.6% mais aussi le peso philippin et la roupie indonésienne qui ont tous deux affiché un renforcement de 0.1% dans les échanges asiatiques face à l’USD.
La Grèce en embuscade
Les gains des derniers jours des devises asiatiques pourraient toutefois être de courte durée en raison de la persistance des inquiétudes concernant le sort de la Grèce et, plus généralement, de la crise souveraine dans la zone euro.
Au lendemain des propos tenus par le Premier ministre slovaque en faveur d’une restructuration de la dette grecque, l’Europe semble, à marche forcée, se diriger sur le déblocage d’une nouvelle aide pour la Grèce d’ici à fin juin ce qui devrait, au moins dans un premier temps, favoriser l’euro et l’appétit au risque. Cette nouvelle aide devrait obliger Berlin à renoncer au rééchelonnement de la maturité des obligations grecques.
Ce nouveau paquet d’aide devrait être discuté demain, à Vienne, par les secrétaires d’Etat aux Finances de la zone euro.
Cependant, à terme, nombreux sont les experts qui craignent qu’une nouvelle aide ne serve qu’à alimenter le remboursement des prêts déjà contractés par la Grèce et non pas à réformer réellement le pays et à assainir les finances publiques. La Grèce sera-t-elle un puit sans fond pour la zone euro? Si oui, l’impact sur l’euro et les devises asiatiques serait catastrophique car une restructuration précipitée de la dette grecque conduirait à un probable affolement des marchés financiers.