Au nombre des indicateurs macroéconomiques les plus bizarres, notre équipe n’avait pas encore mentionné l’indicateur de marché Harvard Business School (HBS).
Cet indicateur fut fondé il y moins de dix ans par un consultant dénommé Ray Soifer. Ce dernier considère que les choix de carrière effectués par les diplômés de Master de la fameuse Harvard Business School à leur sortie d’université constituent des signes intéressants pour analyser l’état de l’économie américaine.
A en croire les derniers choix effectués par les jeunes diplômés, l’économie risque de sombrer dans le rouge. En effet, environ 38% des diplômés 2011 de HBS se sont orientés vers le secteur des marchés financiers (banque d’investissement, hedge funds etc…) contre seulement 31% l’année dernière.
Selon l’analyse de Soifer, si le pourcentage de diplômés de HBS à accepter des emplois à Wall Street dépasse 30%, cela signifie que l’économie va chuter. L’indicateur n’est toutefois pas très précis, il faut bien en convenir. Ainsi, les premiers signaux négatifs pour l’économie américaine, à en juger par l’indicateur, furent envoyés en 2005, soit deux à trois ans avant que les marchés financiers et l’économie américaine ne sombrent. L’indicateur, encore récent, a atteint un plus haut niveau en 2008, avec 41% des diplômés de HBS allant travailler pour Wall Street.
Le repli des plus diplômés vers les postes offerts par Wall Street à l’approche d’une période de crise s’explique surtout par le fait que même si la bourse et la finance sont en difficulté, ces secteurs peuvent toujours profiter d’opportunités et parfois même enregistrer des performances historiques, comme ce fut le cas de Goldman Sachs en 2008.
Wall Street est toujours épargné par la crise…