Indicateurs macroéconomiques très nettement en berne dans l’EuroZone, confirmation de la propagation de la crise souveraine à l’Allemagne, pays jusqu’ici épargné, chute des principaux indices boursiers européens et dégringolade de l’euro sur le Forex, ce mercredi s’annonce des plus difficiles pour les investisseurs. En toile de fond, une question lancinante que de nombreux observateurs se posent: Est-ce le début de la fin de la zone euro?
Scénario EURUSD pour la fin de semaine:
La monnaie unique européenne est tombée sous 1.34 dollar vers 11h25, heure de Paris, alors qu’elle avait ouvert plutôt stable ce matin les échanges européens, à 1.3518. A midi, l’euro était toujours comateux, à 1.3379, du fait de l’accumulation des mauvaises nouvelles sur le terrain macroéconomique et, surtout, de la difficulté de l’Allemagne à trouver des acheteurs pour ses obligations. En effet, L’Allemagne s’est heurtée ce matin à une demande insuffisante lors d’une émission de dette à dix ans, adjugeant seulement 3,644 milliards d’euros de nouvelles obligations à 10 ans alors qu’elle espérait en lever 6 milliards.
Bien que les taux soient en baisse pour cette adjudication, la difficulté nouvelle rencontrée par Berlin souligne que les investisseurs considèrent désormais que l’ensemble de la zone euro est toujours par la contagion grecque. Aucun pays n’est désormais épargné. Cette demande insuffisante est aussi un signal très fort envoyé par les marchés aux capitales européennes qui peinent à s’accorder sur les moyens à mettre en oeuvre pour résoudre cette crise, alors que les sommets extraordinaires se sont succédés au cours des derniers mois, sans résultat significatif jusqu’à présent.
Pour cette fin de semaine, sauf rebondissement positif inattendu, notre vision est clairement baissière pour la monnaie des dix-sept avec une baisse qui pourrait conduire, d’un point de vue graphique, l’EURUSD vers 1.3206 dans le pire des scénarios. Seule une hausse au-dessus de 1.3730 est en mesure d’inverser ce trend baissier.
Point sur les fondamentaux EURUSD:
A la crise budgétaire et de la dette s’ajoute une véritable atonie de la croissance, voire même, pour les plus pessimistes, une prochaine récession dont les premiers signes se font sentir. Tous les indicateurs macroéconomiques sont dans le rouge.
A commencer par les PMI. En effet, l’indice PMI de l’activité privée en zone euro s’est contracté à 47,2 au mois de novembre, contre 46,5 en octobre alors que les analystes interrogés par Reuters l’attendaient à 46,0. Même cas de figure en Allemagne avec un plongeon de l’indice PMI manufacturier à 47.9 contre un consensus à 48.5.
Au niveau des commandes nouvelles à l’industrie dans la zone euro, ce n’est pas mieux puisqu’elles ont diminué de 6.4% en rythme annuel en septembre alors que le consensus de Reuters tablait sur une baisse de seulement 2.5%. Parmi les contractions les plus importantes, celles en Espagne, en Allemagne, en Italie et en France, ce qui souligne que le coeur économique de l’EuroZone est désormais touché.