Alors que la situation en Europe est toujours aussi confuse, la paire EURCHF a atteint, à la fin des échanges asiatiques, un plus haut niveau depuis près de deux semaines face à l’euro, à 1.2302. A midi, heure française, la paire semblait se stabiliser proche de ce niveau, à 1.2305.
Scénario EURCHF pour la fin de semaine
Nous tablons depuis ce début de semaine sur une tendance baissière pour l’EURCHF et, en dépit du sursaut de ce matin, nous maintenons cette prévision. Dans le détail, nous nous attendons à un mouvement baissier qui puisse conduire le cross vers 1.2338 voire même 1.2277, dernier niveau qui sera toutefois difficilement atteignable dans l’immédiat. Cette tendance reste valide, d’un point de vue technique, tant que le cross évolue en-dessous de 1.2420-1.2451.
Bien que le statut de valeur refuge du CHF soit contestable, en raison du cours plancher instauré par la Banque Nationale Suisse début septembre, le repli sur le franc suisse opère particulièrement efficacement en ce moment du fait des indécisions en Europe sur la marche à suivre pour contenir la crise de la dette et, surtout, en raison des tensions persistantes au sein du couple franco-allemand.
Point sur les fondamentaux EURCHF
Le sursaut asiatique de l’EURCHF est peut-être du, en partie, à la révision à la baisse des prévisions pour l’économie suisse des experts d’UBS. Conséquence directe du franc fort, la hausse du PIB pour cette année devrait être ramenée à seulement 2% (contre 2.7% précédemment) et 0.8% pour l’année prochaine (contre 2.2% précédemment).
En dépit de cette forte révision à la baisse, la Suisse devrait s’en sortir nettement mieux que les autres pays européens, notamment en raison du maintien d’une forte demande de la part des pays émergents.
Pour autant, la situation demeure compliquée, notamment pour l’industrie suisse qui a connu au troisième trimestre des statistiques très mauvaises, avec une forte stagnation de l’activité. C’est une nouvelle fois le taux de change du CHF qui est pointée du doigt. Rappelons que selon une récente étude de la Banque mondiale, la part de l’exportation au PIB de la Suisse atteint 51,7%, contre 40,8% pour l’Allemagne et 26,7% pour la Chine. Ces chiffres démontrent l’importance du taux de change du franc pour l’économie helvétique. Certes, l’instauration d’un cours plancher a permis de minimiser les dégâts mais le CHF demeure encore très sur-évalué face à l’euro. Pour mémoire, fin 2009, la paire s’échangeait encore autour de 1.50.
Historiquement, le franc est une monnaie forte mais, du fait du contexte de ralentissement de l’activité économique mondiale, il a fort à parier que la BNS va agir prochainement pour relever le cours plancher. Certains évoquent déjà un cours plancher à 1.30. Tout dépendra en fait de la capacité, notamment financière, de la BNS à lutter contre la spéculation sur le Forex.