Interview de Nicolas Chéron, analyste chez FXCM, sur les perspectives d’évolution de la situation économique et financière en 2012.
1. Bonjour Nicolas. Merci de nous accorder cet entretien. Tout d’abord, question que se posent de nombreux investisseurs: court-on en 2012 vers un “big bang” européen?
Quitte à utiliser l’expression « big bang » alors ne parlons pas seulement de l’Europe mais du monde entier. La crise actuelle ne concerne pas que l’Europe, la crise de la dette est mondiale. Va-t-on réussir à résorber les dettes, concrètement non. Peut-on juguler la crise, arrêter l’hémorragie, c’est envisageable.
N’oublions pas qu’un pays européen qui sortirait, entrainerait un effet domino, pourrait faire imploser la zone, et donc l’ensemble du château de carte sur lequel les marchés financiers sont actuellement posés.
Il est clair que 2012 ne serait pas une année évidente mais aucun pays n’a intérêt à ce que la crise européenne fasse vaciller le système bancaire international c’est pourquoi nos chers officiels dotés des banques centrales devraient faire tout leur possible. Nous verrons bien combien de temps ce petit jeu durera.
2. Si vous aviez un conseil à donner à nos lecteurs, quelles seraient selon vous les devises à acheter l’année prochaine?
80% des traders gardent leurs positions ouvertes moins d’une semaine. Un grand pourcentage des trades chez les particuliers concerne l’intraday donc à quoi bon parler de devises à acheter pour l’année prochaine puisque personne ne fait de moyen/long terme actuellement, la visibilité étant réduite.
Je pense que le dollar pourrait connaître son heure de gloire si un crack boursier prend forme mais ne parlons pas de malheur.
Ce qu’il faut savoir, c’est que certains actifs sont plus solides que d’autres. Le dollar australien par exemple, est soutenu par le carry trade et s’achète afin de jouer toute hausse sur les actifs risqués (indices, matières premières, paires risquées EUR AUD NZD CAD GBP). A contrario, l’euro est à privilégier pour les ventes, sa sous-performance étant notable.
3. L’or, encore un investissement rentable en 2012, ou ceux qui n’ont pas profité de la hausse de 2011 ont-ils raté le coche?
Nous avons deux scénarios pour l’or, qui correspondent à des options pour l’année à venir.
Option 1 : les marchés tiennent, on assiste à des ranges de moyen/long terme, auquel cas l’or reste au-dessus des 1500 et garde une pente ascendante. Tout repli serait alors à mettre à profit comme depuis des années.
Option 2 : scénario type 2008, la crise prend de l’ampleur, les opérateurs sortent des actifs papiers dont l’or auquel cas un retour vers 1250/1350 ne serait pas étonnant. Une telle baisse ne remettrait en rien en question le caractère haussier du métal jaune à long terme et lui permettrait au contraire de construire une base solide de rebond. Rappelons qu’en 2008 les cours sont passés de 1000 à 700 soit 30% de baisse.
Sachez qu’un actif refuge n’est corrélé à RIEN et que l’or est inversement corrélé au Dollar. CQFD!
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