C’était un exercice risqué auquel se confrontait l’Irlande jeudi dernier; et pourtant, après avoir rejeté deux traités européens (celui de Nice en 2001 et celui de Lisbonne en 2008), les Irlandais se sont prononcés en faveur du Pacte budgétaire européen à hauteur de 60.3%. Une victoire du «non» n’aurait certes peut-être pas mis l’Irlande directement en difficulté, mais il l’aurait privé d’un accès au Mécanisme Européen de Stabilité, aide précieuse pour ce pays gravement touché par la crise économique.
Un panorama économique peu rassurant…
En effet, même si les regards sont depuis quelques mois rivés sur la République hellénnique, il ne faut pas oublier que la Grèce n’est pas le seul pays à connaitre un plan de sauvetage. Ainsi, l’Irlande bénéficie depuis la fin 2010 d’un plan d’aide de 85 milliards d’euros octroyés par l’UE et le FMI en contrepartie d’engagements budgétaires contraignants.
La réussite économique irlandaise semble aujourd’hui appartenir au passé, et selon la majorité des économistes, le pays n’est pas près de retrouver son rythme de croissance des années 80-90.
Qui pourrait entrainer un nouveau plan d’aide pour le pays
Inquiets de la situation irlandaise, les experts de Citigroup annoncent ainsi que l’Irlande pourrait avoir besoin d’un second plan d’aide d’ici à fin 2013. 14 milliards d’euros à lever sur les marchés pour rembourser ses dettes, voilà le défi que devra remporter une Irlande affaiblie par les sept plans de rigueurs de la «troïka» (BCE, FMI et Commission européenne) et par trois années de récession.
Néanmoins, des progrès sont à noter du côté de la réduction du déficit notamment, puisque le pays a réussi à ramener ce dernier à 9.4% de son PIB en 2011. Ce niveau reste toutefois trop élevé pour retrouver la voie de la croissance et de la stabilité, d’autant plus que la part du déficit structurel est l’une des plus importantes d’Europe. La principale interrogation reste donc celle de la croissance, le pays parviendra-t-il à atteindre les 0.50% de croissance annuelle envisagés par le FMI pour cette année? Rien n’est moins sûr…
Endettés à plus de 200% de leur revenu, les Irlandais devront pourtant y parvenir s’ils ne souhaitent pas subir les contraintes d’un huitième plan de rigueur.