Nous étions hier le 4 juillet, fête nationale aux Etats-Unis. Wall Street avait donc fermé ses portes pour que les cambistes américains puissent fêter leur indépendance en famille. Mais les variations de l’eurodollar n’ont pas été stoppées pour autant.
En effet, alors que les rumeurs affirmants que la FED serait sur le point d’effectuer un troisième quantitative easing (acquisition massive de bons du Trésor américain) avaient permis à l’euro de s’apprécier face au dollar (1.2630 à son plus haut mardi), la paire a chuté hier pour atteindre 1.2511 à 16H30. Comment expliquer cette dévaluation de l’euro ?
Les mauvais résultats de la zone euronous permettent de mieux comprendre la situation. Hier, trois grands instituts européens ( l’INSEE français, l’IFO allemand et l’Istat italien) ont revu à la baisse leurs prévisions d’activité de la zone euro au deuxième et troisième trimestre 2012 à cause de la forte baisse des dépenses publiques, de la restriction des crédits et de la perpétuelle dégradation du marché de l’emploi.
Selon ces trois instituts, le produit intérieur brut reculerait de 0.2% au deuxième trimestre alors qu’ils prévoyaient un PIB stable en avril. De plus, une baisse de 0.1% du PIB de la zone euro aurait lieu au troisième trimestre. Or, deux trimestres consécutifs de baisse de la croissance du PIB sont synonymes de récession ce qui est un signe extrêmement négatif envoyé aux cambistes.
Graphiquement, l’eurodollar a chuté hier à 16H00 lors de l’annonce des chiffres des trois grands instituts européens pour atteindre 1.2511 ; chiffre que nous pouvons désormais utiliser comme support. Quant à la résistance, l’eurodollar a heurté à deux reprises hier le niveau 1.2595 sans toutefois jamais réussir à le briser. La paire a repris un peu de vigueur en fin de journée mais sans grande volatilité.
Mais l’avenir de la paire la plus échangée du Forex n’est pas encore tracé pour autant.
La Banque Centrale Européenne devrait annoncer aujourd’hui une baisse de son taux directeur (actuellement à 1%). Celui-ci devrait être fixé à 0.75 %, une première dans l’histoire du système monétaire de l’eurozone. Avec un tel acte, Mario Draghi exprime sa confiance en la politique menée par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’Union européenne.
Cette action exceptionnelle devrait redonner de la vigueur aux marchés qui, il faut le dire, fonctionnent par à-coups depuis quelques jours. Il faut donc être particulièrement attentif aujourd’hui aux annonces faites par la BCE et surtout espérer que celles-ci soient efficaces…