Après les paroles euphorisantes de Mario Draghi la semaine passée, les marchés attendent cette semaine des actes.
Etudions la semaine prévue au niveau européen.
Dimanche, dans une interview accordée au quotidien Le Figaro, Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, a déclaré qu’il était prêt à activer le Fonds Européen de Secours, sans évidemment toucher à l’indépendance de la BCE, afin de préserver l’euro. Le FESF a d’ailleurs finalisé un plan d’aide de 100 milliards d’euros afin de recapitaliser les banques espagnoles dont 30 milliards disponibles immédiatement afin de racheter si nécessaire des obligations sur le marché primaire.
Ce matin à Athènes, un total de 11.6 milliards d’euros d’économie sur les budgets 2013 et 2014 ont été arrêtés entre la troïka des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) et le ministère des Finances. Le total des économies représente environ 5.5% du PIB du pays.
Les investisseurs attendent donc, avec impatience, la tendance de cette semaine clé avec pour point d’orgue jeudi la réunion de la BCE et la conférence de presse de Mario Draghi. Les spéculations sont vives en ce qui concerne la décision du conseil des gouverneurs: reprise des rachats d’obligations? programme de financement type LTRO? nouvelle baisse des taux?
Un lourd travail, la semaine passée, a déjà été fait par la BCE puisque qu’une certaine unanimité se dessine en Europe afin de mener si nécessaire une action concertée pour lutter contre la hausse des taux d’intérêt empêchant toute reprise économique espagnole.
Encore euphoriques, les marchés boursiers débutent la semaine de bonne humeur : la Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0.80% aujourd’hui, la Bourse de Londres évolue en hausse (indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 15.70 soit 0.28%) et les valeurs du secteur financier sont bien orientées.
Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital, note que l’appétit pour le risque a été relancé grâce aux attentes d’une réponse agressive de la Banque Centrale Européenne lors de sa réunion de jeudi.
Beaucoup d’attente donc mais peut être une déception au final comme nous l’ont souvent habitué les européens.
De l’autre côté de l’Atlantique, la FED sera également attendue au tournant car après les résultats publiés faisant état d’une croissance ralentie à 1.5% en rythme annuel, un chômage qui n’arrive pas à repasser sous la barre des 8%, l’Europe qui essaye tant bien que mal de sortir de la crise et une Chine en panne de vitesse, la FED va sans doute devoir prendre des mesures de soutien au crédit et à l’économie.
Ainsi, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, est attendu en Allemagne aujourd’hui afin de rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schäuble et le président de la BCE Mario Draghi.
Cette semaine également, un comité de politique monétaire (FOMC) sera tenu au cours duquel sera disséqué l’état de l’économie américaine afin de décider quelles nouvelles mesures de soutien sont nécessaires et si un nouvel assouplissement monétaire a lieu d’être ou non.
Tim Duy, professeur d’économie à l’université de l’Oregon, souligne que le timing de leurs prochaines décisions reste totalement incertain. Cependant, aucune annonce spectaculaire n’est réellement attendue ; en effet, de nombreux économistes pensent que la FED passera réellement à l’action au cours de la réunion suivante, les 12 et 13 septembre.
Ce suspens a installé l’euro dans une position défensive face au dollar américain en attendant les décisions de la Banque Centrale Européenne et de la Réserve Fédérale des Etats-Unis. La paire EUR/USD est descendue à 1.2284 en fin de séance asiatique. Vers 12h17, l’EUR/USD était à 1.2271 soit une baisse de 0.38% depuis 10h.
Les décisions des banques centrales et leur analyse par le marché seront les principaux moteurs de la tendance cette semaine sur le marché des devises.