Les éléments Forex clés
• Baisse du déficit commercial aux Etats Unis
• Dégradation des perspectives pour les pays du sud de l’Europe
• La Chine pâti à son tour du ralentissement mondial
Plusieurs statistiques de bon augure tombaient hier outre-Atlantique. Les nouvelles inscriptions au chômage y sont légèrement reparties à la baisse pendant la première semaine d’août, tandis que le déficit commercial de la première économie mondiale reculait de 10.6% pour le mois de juin, et ce pour le troisième mois de suite. Cet indicateur pousse les économistes à réviser à la hausse leurs prévisions de croissance des Etats Unis, à 1.6% contre 1.5% au deuxième trimestre.
Suite à ces bonnes perspectives, le dollar s’appréciait fortement sur le Forex. La paire EURUSD s’effondrait ainsi de 0.86% au cours de la séance européenne, atteignant 1.2271 à la clôture. La tendance s’inversait à l’ouverture des places asiatiques pour permettre à l’euro de se heurter à nouveau à la résistance de 1.23 dollar. En l’absence d’indicateurs importants aujourd’hui, l’euro devrait continuer à se déprécier face au billet vert et commencer à s’attaquer au plancher de 1.2250.
La paire EURJPY connaissait hier des mouvements erratiques perdant 0.55% en une heure avant de reprendre 0.66% dans la demi-heure suivante. La devise nippone s’apprécie ce matin depuis l’ouverture de Paris en ayant franchi le plancher de 96.5 yens pour un euro. Malgré quelques rebonds liés aux prises de bénéfices l’euro devrait continuer sa chute, freiné par un support à 96 yens.
La monnaie unique était plombée hier par les mauvaises perspectives pesant sur les économies périphériques, les analystes estimant que ni la Grèce, ni l’Espagne, ni le Portugal n’atteindraient leurs objectifs de réduction du déficit budgétaire.
La Chine ne pouvait pas rester la seule économie à ne pas être frappée par la crise des dettes souveraines européennes. Ainsi, les exportations de la deuxième économie mondiale continuaient d’augmenter en juillet mais à un rythme beaucoup moins élevé que prévu. Le mois dernier, elles ont ainsi progressé de 1% alors que les économistes interrogés avaient anticipé une hausse de plus de 8%. Les livraisons vers l’Europe ont chuté de plus de 16% en juillet.
La production industrielle était logiquement touchée à son tour, révisée à +9.2% en rythme annuel avec les données du mois dernier. Ce chiffre qui ferait pâlir d’envie n’importe que pays européen est à relativiser puisque c’est le taux de croissance le plus faible depuis trois ans et que le consensus s’attendait à une accélération de l’ordre de 9.8% voire 10%.
L’Empire du Milieu ayant besoin d’une croissance à deux chiffres pour assurer du travail à sa population croissante, ces indicateurs laissent à penser que des mesures de soutien de la part de la banque centrale chinoise se préparent. Ce pressentiment a été renforcé par les chiffres de l’inflation publiés dans la nuit qui montrent que celle-ci est tombée en juillet à son plus bas niveau depuis 30 mois.
Cela suggère que la Banque centrale a la marge de manœuvre nécessaire pour assouplir encore sa politique monétaire après les baisses de taux de juin et juillet afin d’orienter l’économie vers l’objectif officiel de croissance de 7.5% que le gouvernement a fixé pour cette année.
Toutefois, si la Chine possède les cartouches nécessaires pour procéder à ces mesures de relance monétaire, elle devra agir avec prudence pour ne pas alimenter l’inflation. Les analystes s’attendent à des mesures réduisant le montant des réserves que doivent obligatoirement détenir les banques, ce qui devrait libérer des liquidités pour les prêts aux ménages et aux entreprises.
Le dollar australien était très affecté par ces anticipations d’assouplissement quantitatif qui vont affecter le yuan. L’Aussie, qui avait touché hier un plus haut de quatre mois face au billet vert, s’effondre ce matin face à toutes ses contreparties.