Les errances de la finance: Le trading à haute fréquence
Le nom de Knight Capital ne vous dit peut-être rien, et pourtant, cette société fondée en 1995 gère près de 15% des actions échangées sur le marché américain tous les jours. Sa spécialité: le high frequency trading, une méthode de courtage très rentable à la croissance exponentielle et basée sur des ordinateurs surpuissants qui peuvent passer des ordres dans des temps record. Le temps, c’est d’ailleurs le facteur clé de ce système où une milliseconde peut vous donner un avantage considérable face à une concurrence exacerbée. Getco, Citadel, Tradeworx, Two Sigma: beaucoup d’entreprises se sont déjà lancées dans cette course à la microseconde. Inutile donc de songer à vous y mettre de chez vous.
Si on parle aujourd’hui de ce gros poisson de la finance, c’est parce qu’il a été au cœur d’une affaire qui aurait pu passer inaperçue mais qui n’en reste pas moins la partie immergée d’un iceberg dont on ne connaît pas encore la taille. Le 1er août, Knight Capital a perdu 400 millions de dollars en quelques minutes à cause d’un bug dans leur fer de lance: l’informatique. Les conséquences se sont fait ressentir sur une bonne partie du marché car la taille importante du courtier a engendré des mouvements anormaux sur près de 140 titres. Son propre titre a lui perdu plus de 70% de sa valeur sur une journée en guise de sanction. La cause du problème s’est révélée être un algorithme lors de l’installation d’un nouveau logiciel, engendrant des passages d’ordres de manière erratique. A la suite de cette affaire, son mandat de teneur de marché lui a été temporairement retiré par NYSE-Euronext, lui empêchant tout achat ou vente d’action.
Cette anecdote rappelle le krach boursier du 6 mai 2010, séance durant laquelle le Dow Jones a perdu plus de 9% en quelques minutes et dont l’algo-trading serait le principal responsable.