C’est la question à plus de 1000 milliards, coût de faillite estimé de la Grèce, à laquelle je vais tenter d’apporter des éléments de réponse.
Alors que le climat des affaires est plutôt morose, en Europe comme aux Etats Unis, les spéculations vont bon train concernant la visite du Premier ministre grec Antonis Samaras à Berlin et à Paris les 24 et 25 août prochain. Les investisseurs redoutent qu’Athènes ne demande un nouveau délai dans l’application des mesures d’austérités imposées par la troïka des créanciers internationaux (le FMI, la BCE et l’Union Européenne).
Le fond du problème n’est pas la réponse que la France ou l’Allemagne fera à cette requête, c’est plutôt son existence même qui dérange.
En effet, les réponses possibles sont simples. Soit les deux premières économies de la zone euro acceptent d’étaler les échéances de paiement et annulent ce faisant une partie de la dette (les intérêts devant être perçus tout de suite), soit ils répondent par la négative.
Quoiqu’ils décident le fond du problème restera inchangé: la Grèce ne peut toujours pas faire face à ses obligations et le spectre d’un nouveau défaut de payement (d’au moins une partie) de sa dette sera ravivé.
Peut-on fuir l’euro?
Le moyen le plus simple, que connaissent tous les investisseurs, de s’assurer contre une perte reste de fuir les actifs à risque. Ainsi, entre décembre 2011 et mai 2012, les investisseurs américains ont rapatrié d’Europe près de 50 milliards de dollars suivant les directives des banques de Wall Street. Dernier exemple en date, le 6 juillet dernier, la compagnie pétrolière Shell annonçait le transfert de 15 milliards d’euros, soit la majorité de ses réserves, sur des comptes libellés en dollars aux Etats Unis.