Nous nous sommes procurés une note rédigée par l’équipe Forex de Citi et qui a été envoyée à ses clients la semaine dernière. L’élection américaine y est présentée, juste après le 18ème Congrès du Parti Communiste chinois comme “le plus grand risque politique” dans le monde.
Les titres des journaux sur l’armada d’avocats qui se pressent déjà dans les Etats les plus sensibles pour vérifier la légalité de la procédure de vote peut prêter à sourire. Pourtant, depuis la semaine dernière, on constate déjà des mouvements sur le marché des changes qui montrent un regain d’inquiétudes des cambistes. Quasiment toutes les paires sont affectées, à l’exception peut être pour les majeures de l’USDJPY qui poursuit son rallye avec quelques à-coups aujourd’hui.
Les derniers sondages montrent que l’élection présidentielle va se jouer à peu et il n’est pas exclu que le scénario de 2000 en Floride se reproduise, scénario qui avait obligé la Cour Suprême à trancher le litige. On parle le plus souvent de l’Ohio parmi les fameux swing states cette année. Le sondage le plus récent effectué dans cet Etat, par The Columbus-Dispatch, montre que le président sortant Obama pourrait recueillir 50% des suffrages contre 48% pour son adversaire. Ce différentiel de seulement 2 points de pourcentage est malheureusement en plein dans la marge d’erreur du sondage. En d’autres termes, effectivement, cela risque d’être serré.
On constate donc déjà sur le marché un repli sur les valeurs refuge des investisseurs. Le scénario redouté par tous est un re-comptage pendant des jours des bulletins de vote dans plusieurs comtés, entraînant une quasi-paralysie des institutions politiques américaines ce qui serait inévitablement mauvais pour le pays mais aussi pour les marchés financiers qui ne goûtent jamais, on le sait, l’incertitude et le vide politique.
Avec de la chance, un tel scénario sera évité. Il faut rappeler que certains sondeurs montrent qu’au niveau des grands électeurs, le président Obama devrait l’emporter très largement même si le vote populaire risque d’être plus serré.
En tout cas, le marché forex se prépare déjà au pire. On voit que les investisseurs se protègent contre ce nouveau risque politique qui, sur le moyen terme, ne devrait en revanche être qu’un épiphénomène qui n’aura pas plus d’influence sur le marché que les dégâts engendrés par l’ouragan Sandy la semaine dernière.