Le Japon n’a pas de porte de sortie pour sauver son économie de la déflation
En grande partie, la victoire du Parti Libéral Démocrate (PLD) lors des élections générales de dimanche dernier s’explique par la volonté de sortir le pays du marasme économique. Le parti au pouvoir avait mis en avant un programme électoral prônant l’arrêt du nucléaire mais c’est finalement la volonté du PLD de donner à l’économie des munitions qui l’a emporté.
Dans l’opinion publique nippone domine beaucoup l’idée selon laquelle la Banque du Japon, qui n’est pas indépendante, n’a pas fait suffisamment pour sortir l’archipel de la déflation, se contentant simplement de donner de l’argent aux banques en échange de l’achat de bons du Trésor japonais alors qu’il aurait fallu canaliser l’économie réelle vers une sortie de crise.
Le nouveau ministre des Finances nippons va donc certainement essayer de remettre les pendules à l’heure. Le PLD n’a d’ailleurs pas caché sa volonté de prendre davantage l’ascendant sur les décisions de politique monétaire.
Le programme du PLD et de son dirigeant, Shinzo Abe, qui va occuper les fonctions de Premier ministre pour la deuxième fois, est simple: dépenser encore plus d’argent et prendre contrôle de la planche à billets.
Malheureusement, il n’est pas sûr que cela fasse recette. C’est oublier que l’archipel est engagé dans des mesures d’assouplissement quantitatif depuis bien longtemps. Avant même que le terme n’existe! Pendant plus de 20 ans, la Banque du Japon a fourni le stimulus le plus important quantitativement que n’importe quel autre pays. Le taux d’intérêt est même depuis près de dix ans proche de zéro. Résultat d’une politique de la dépense, la dette devrait atteindre environ 240% du PIB à la fin de l’année fiscale. Pire que la Grèce.