
La Colombie fait (aussi) son entrée dans la guerre des devises
Les flux de Hot Money, ce terme anglo-saxon pour désigner les flux spéculatifs qui vont d’un pays à l’autre en fonction des taux de rendement, n’ont pas seulement pour cible le géant chinois. L’Amérique latine est loin d’être épargnée par ce phénomène qui a pris de plus en plus d’ampleur dans la foulée de la crise économique et financière à la faveur des nouvelles mesures d’assouplissement prises par les banques centrales de la Triade.
L’argent japonais a ainsi fait son nid en Chine, tandis que l’argent nord-américain ou encore européen a souvent trouvé des investissements plus attractifs en Amérique latine, y compris en Colombie qui profite depuis quelques années d’un climat économique de plus en plus favorable en raison de l’affaiblissement de la guérilla des FARCs.
On sait en économie que les pays émergents ont souvent pour stratégie première, avant de chercher à développer une classe moyenne consommatrice de biens, à se tourner vers les exportations. Ce fut le cas de la Corée du Sud dans les années 70, c’est le cas de la Colombie encore à l’heure actuelle. Le pays compte pour beaucoup sur son industrie exportatrice pour garantir le développement économique. Cependant, avec un peso colombien qui atteint des records du fait de la spéculation, la tâche s’avère de plus en plus ardue. A tel point que le Président Santos a, cette semaine, appelé officiellement la banque centrale à prendre de nouvelles mesures pour influencer à la baisse sur le taux de change du peso face au dollar américain.