Dans un article publié vendredi dans le Wall Street Journal intitulé Fed Maps Exit From Stimulus, Jon Hilsnerath a expliqué que la banque centrale américaine (FED) prépare le terrain pour sortir de ses mesures exceptionnelles de soutien à l’économie.
Maintenant que le sujet est sur la table, il est probable que les discussions de cette semaine sur les marchés financiers, y compris le marché des changes, se concentrent sur celui-ci. L’article de Hilsnerath a choisi un angle d’approche intéressant: il reconnait que la FED n’a pas encore certainement décidé de la date précise de fin du QE3 mais, afin d’éviter une réaction disproportionnée des marchés, la banque centrale va s’efforcer désormais de mieux gérer les attentes des investisseurs.
Beaucoup reconnaissent à Wall Street que ce n’est pas tant la fourniture en quantité exceptionnelle de liquidités de la part de la FED qui a permis le redémarrage des marchés financiers. C’est bien plus l’impact psychologique de ce soutien sur les investisseurs qui explique la reprise et les récents records des indices boursiers américains. Les investisseurs sont tout simplement encouragés dans leur prise de risque par la FED qui apparait comme l’ultime rempart à la crise. Systématiquement, au cours des dernières années, lorsque les marchés boursiers se sont effondrés, et ce à trois reprises, la FED a lancé de nouvelles mesures de soutien.
De fait, le plus dur pour la banque centrale américaine est maintenant de préparer le terrain à un retour à une politique monétaire plus normale. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement la FED qui est confrontée à ce problème mais bien toutes les banques centrales des pays développés qui ont recouru à des mesures non conventionnelles pour éviter une crise encore pire que celle que nous expérimentons actuellement.
La FED va devoir méticuleusement gérer cette sortie de crise, en faisant attention aussi bien aux propos tenus par les membres du FOMC qu’aux mesures qui vont être prises. L’objectif est d’éviter que les investisseurs ne réagissent négativement à un désengagement de la FED alors que le climat économique demeure, à en juger par les fondamentaux, toujours morose. Ce désengagement ne doit pas être mal interprété, c’est tout l’enjeu des prochains mois pour Ben Bernanke et son équipe.
Face à ces spéculations, ce sont surtout les marchés boursiers qui réagissent le plus, dans des proportions nettement plus importantes que les marchés OTC comme le forex. Dans les échanges électroniques hier, les futures américaines étaient en baisse mais ce sera à partir de l’ouverture de Wall Street, aujourd’hui à 14h30, qu’on sera vraiment en mesure de savoir comment le marché boursier va réagir face à la possibilité prochaine d’une remise en cause des politiques non conventionnelles de Washington.