Parler de libre confrontation de l’offre et de la demande de monnaie pour fixer un taux de change, c’est ignorer que le marché Forex reste complètement à la merci des interventions des gouvernements et de leurs intermédiaires plus ou moins indépendants, les banques centrales.
Le panorama Forex contemporain est, à maints égards, un retour pur et simple à la fixation des taux de change des monnaies par la figure étatique.
Le phénomène auquel nous assistons de nos jours le montre: les taux d’intérêt sont utilisés par les banques centrales et les gouvernements pour défendre leurs devises ou modifier la composition des flux entrants et sortants des pays afin d’atteindre des objectifs macroéconomiques dont certains sont nécessaires ou même louables.
La situation depuis quelques mois des pays émergents est certainement la meilleure preuve de cet interventionnisme. On pensera dernièrement à la Turquie mais dans la même ligne on retrouve également l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Brésil.
L’Argentine est un cas d’école pour les économistes: le pays expérimente des décennies de mauvaise gestion de la politique économique, avec un risque latent de défaut de paiement, un marché noir qui ne cesse de gonfler et une dévaluation du peso qui n’a jamais permis jusqu’à présent de restaurer une dynamique économique positive. Et pourtant, un pays comme l’Argentine, qui il y a encore moins de cent ans apparaissait comme l’une des principales puissances économiques internationales, n’a en aucun cas eu un réel effet de contagion sur les autres économies, y compris régionales.