En fin de semaine dernière, l’annonce effectuée par la Réserve Fédérale concernant l’injection d’un peu plus de 100 milliards de dollars a permis de soutenir la devise américaine sur le marché des changes, du moins temporairement.
L’opération devrait consister à injecter 50 milliards de dollars le lundi 7 avril et d’injecter de nouveau le même montant le lundi 21 avril. Ces injections devraient a priori soutenir le dollar par rapport aux autres devises internationales mais il est à craindre que cette mesure exceptionnelle ne permette pas une reprise durable.
La baisse du dollar est entre autres alimentée par le maintien des taux à 4% du côté de la BCE. Ainsi, ce découplage de politique monétaire a fait progressé sur l’année 2007 l’euro de 12% par rapport au dollar et de 8% depuis le début de l’année.
Comme toutes les semaines, les politiques de la zone euro se sont alarmés face à cette hausse de la monnaie unique européenne. Le dernier en date fut le président de l’Eurogroupe, Jean Claude Juncker, qui a violemment stigmatisé « la volatilité excessive des taux de change ».
Aujourd’hui, le bureau de la statistique de l’UE publie son estimation d’inflation pour le mois de mars qui devrait, d’après les rumeurs, conforter largement la politique de la BCE, au grand dam de Monsieur Juncker. En effet, la zone euro connaît une accélération de l’inflation, qui a atteint pour le mois de mars 3,2% en Allemagne et 4,4% en Belgique, soit son niveau le plus élevé depuis 23 ans.
Dans de telles conditions, il est à parier que le dollar, en dépit de l’intervention de la Fed, devrait poursuive sa chute sur le court et moyen terme, reste à savoir jusqu’à quel niveau.