Nous avons eu confirmation la semaine dernière du décalage économique grandissant entre la France et l’Allemagne. Les indices PMI français pour le mois de novembre sont ressortis en fort recul.

L’indice composite flash, qui combine les secteurs de l’industrie et des services, s’est inscrit de nouveau en contraction à 48.5 contre 50.5 un mois plus tôt. Dans le détail, la contraction a conservé aussi l’indice des services qui s’est replié à un plus bas de quatre mois à 48.8 contre un consensus à 51.0. Le secteur manufacturier est celui qui a été le plus touché avec un indice à 47.8, là où les économistes anticipaient 49.5.

Ces mauvais indicateurs macroéconomiques font craindre un retour en récession de la France qui avait réussi à afficher, au printemps dernier, des performances meilleures. Au T3, le PIB avait déjà connu un recul de 0.1%. Le T4 pourrait confirmer cette tendance avec, selon Markit, un recul possible de 0.2%.

Malgré ces mauvais chiffres, le gouvernement a maintenu pour le moment sa prévision de croissance de 0.4%, confirmée également par la Banque de France.

La baisse de l’investissement des entreprises et de la consommation des ménages, dans un contexte de forte pression fiscale et de hausse continue du taux de chômage, sont les deux principaux facteurs expliquant les reculs des PMI français en novembre.

Les mesures prises par le gouvernement français depuis un an n’ont pas permis de restaurer la confiance des agents économiques qui constatent au quotidien l’absence de perspectives économiques positives.

La fronde sociale dans plusieurs secteurs d’activité, notamment au niveau des agriculteurs, des auto-entrepreneurs, et du patronat, a de fortes chances de s’accentuer après la trêve de Noël. L’exécutif devra en effet s’expliquer sur son engagement d’inverser avant la fin de l’année 2013 la courbe du chômage, un objectif qui selon tous les économistes ne sera pas atteint malgré la multiplication des emplois aidés. Une réelle baisse du nombre de chômeurs n’est pas attendu avant 2015 lorsque la croissance aura pris plus d’ampleur.

La baisse de l’activité en France n’a jusqu’à présent pas eu, dans un contexte financier de plus en plus globalisé, d’incidence majeure sur les performances de la bourse de Paris. Dans la foulée des annonces du PMI, le CAC a affiché seulement un recul de 1% jeudi dernier. A court et moyen terme, la déconnection entre l’évolution des actifs financiers libellés en France et la croissance devrait se confirmer.