Cette semaine, les médias furent accaparés par l’élection présidentielle américaine. Tout le monde avait son mot à dire, notamment la jeune starlette hollywoodienne Paris Hilton, attaquée dans un clip du républicain John McCain et qui, il faut le reconnaître, a habilement contre attaqué dans un spot publicitaire que vous pouvez voir en cliquant ici.
Sans réelle surprise, ce fut Barack Obama qui a remporté l’élection présidentielle américaine. Maintenant, la tâche qui s’annonce pour le nouveau président américain devrait s’avérer difficile. En effet, bien que le dollar résiste bien sur le marché des changes du fait de son statut de valeur refuge, l’économie américaine essuie de plein fouet un ralentissement économique qui se traduit notamment par un accroissement du chômage. Vendredi, les chiffres du chômage sont tombés outre atlantique faisant chuter le dollar face à la monnaie unique européenne. Le chômage a fait un bond à 6,5% de la population active, soit son plus haut niveau depuis près de 14 ans, avec plus de 200 000 suppressions d’emplois pour le mois d’octobre. Barack Obama devrait prochainement dévoiler son plan d’action en matière d’économie ainsi qu’attribuer les postes clefs de sa future administration. Pour remplacer l’actuel secrétaire au Trésor Henry Paulson, des noms d’anciens de l’administration Clinton, notamment Lawrence Summers, circulent.
Pendant que les projecteurs étaient braqués sur le triomphe d’Obama, le marché des changes a connu de nombreux bouleversements. En effet, la redistribution de la carte monétaire, entamée avec le début de la crise financière, se poursuit comme l’a mis en lumière la forte chute de l’Aussie en milieu de semaine après que la banque de réserve australienne ait décidé d’abaisser son taux directeur de trois quart de points, à 5,25%. Il y a à peine deux mois, son taux était encore à 7%. Outre la banque de réserve australienne, la Banque d’Angleterre et la Banque Centrale Européenne ont aussi décidé une baisse des taux afin de lutter contre la récession, confirmée notamment par le FMI pour 2009, avec une contraction de l’activité de 0,3% pour les pays développés.
La Banque d’Angleterre a décidé une baisse d’un point et demi de pourcentage, ce qui a conduit à une forte et brusque chute de la livre sterling, avant que cette dernière ne se ressaisisse, et la BCE a décidé, contrairement à son habitude, de baisser ses taux d’un demi-point. En règle générale, la BCE opte plutôt pour des baisses de taux d’un quart de point, ce qui prouve que la situation dans la zone euro est plus grave que prévue. Jean Claude Trichet ne l’a d’ailleurs pas dissimulé en affirmant que la BCE n’exclue pas pour le moment une nouvelle baisse des taux en décembre afin de lutter contre le ralentissement économique.
Dans ce contexte, les valeurs refuges tirent toujours avantage de la dépréciation des autres devises. Face au yen, le dollar australien, qui était encore il y a peu le chouchou des investisseurs du marché des changes, a perdu plus de 45% de sa valeur depuis le mois de juillet.