Le dollar, en tant que valeur refuge, surfe littéralement sur l’aversion pour le risque. La séance d’aujourd’hui ne déroge décidément pas à la règle. En effet, grâce à une avalanche de mauvais indicateurs, l’aversion pour le risque des investisseurs s’est considérablement renforcée sur le marché des changes lors de la séance d’aujourd’hui, pénalisant la monnaie unique européenne.
Après avoir été soutenu hier par les baisses surprises des ventes de détail et des prix à la production aux Etats-Unis, la devise américaine a capitalisé aujourd’hui sur les chiffres indiquant une déflation pour le mois de mars. Ce scénario, redouté par les banques centrales, n’a plus eu lieu depuis près de 50 ans outre atlantique.
Outre des chiffres décevants, alors que les experts, rappelons-le, prévoient une sortie de crise d’ici à la fin de l’été aux Etats-Unis, le dollar a profité du petit coup de pouce donné mardi par le président de la Fed, Ben Bernanke. Ce dernier a eu un discours qui s’inscrit largement dans la rhétorique des dernières semaines outre atlantique, soulignant que le dollar est toujours la seule monnaie de référence au niveau mondial et qu’il n’existe pas, pour le moment, de raison valable d’en changer. La contre attaque en bon ordre était destinée évidemment à la Chine et à la Russie qui, depuis le G20, s’évertuent à militer en faveur d’une nouvelle monnaie de réserve mondiale.
Enfin, la monnaie unique européenne a évidemment pâti de l’aversion pour le risque sur le marché des changes mais également de craintes de déflation en Allemagne, principale économique de la zone euro. La monnaie unique a toutefois connu un répit grâce aux retombées des propos d’Axel Weber, membre de la BCE, qui a souligné qu’il ne voit aucunement la nécessité d’inscrire le principal taux de l’institut en dessous de 1%. Suite à ces propos, l’euro a réussi à gagner un peu plus d’un cent avant de se tasser sur le Forex.