Les électeurs islandais ont refusé hier massivement, à plus de 93%, au cours d’un référendum consultatif le plan de remboursement de la Hollande et du Royaume Uni « Icesave » de 5.3 milliards d’USD. Ce plan était la réponse à l’écroulement le la banque islandaise par Internet du même nom, avec sa banque parente, Landsbanki.
Rappelons que Icesave avait propose des taux d’intérêts très élevés sur les dépôts à ses clients, dans l’espoir d’élargir sa clientèle. En effet, la banque avait réussi à attirer en peu de temps plus de 340’000 clients de ces deux pays. 229’00 de Grande-Bretagne et 114’000 de Hollande.
L’accord prévoyait de rembourser 3.5 milliards d’USD à la Grande-Bretagne, et 1.8 milliards d’USD pour la Hollande, après que ceux-ci aient accepté de compenser directement leurs propres citoyens à la hauteur de la garantie offerte par le gouvernement islandais, environ 20’900 Euros par personne.
Précisons malgré tout que le Premier Ministre Johanna Sigurdardottir a dit que de toute façon, ce référendum n’était plus actuel, car les conditions de l’accord sont en train d’être renégociées entre les parties. Il est clair que le vote sans appel des islandais mettra encore plus de pression sur les négociateurs pour atteindre un accord qui sera jugé par la population locale comme étant plus équitable.
Depuis la crise, l’Islande, qui trônait en 2007 en tête du classement mondial du développement humain, a pris un coup terrible. L’inflation est de 7%, le chômage a atteint 9% et le pays n’est pas encore sorti de la récession, qui a atteint 6.5% en 2009. La Krone islandaise a aussi été beaucoup dévaluée.
De plus, si un accord n’est pas trouvé, le Royaume Uni et la Hollande, qui mettent la pression sur l’Islande, risquent d’empêcher l’accession de l’île à l’Union européenne.
Revenons maintenant d’un peu plus près sur les causes de cette crise. On l’a dit, les banques islandaises ont proposé aux épargnants des taux d’intérêts alléchants, ce qui les a attirés. La question qui se pose est évidemment de savoir comment ces banques ont pu proposer de manière si irresponsable des taux si élevés.
La réponse est évidente: outre le mauvais calcul commercial et financier, les banques islandaises n’ayant pas anticipé la crise ni pris la mesure du risque, il est clair que le responsable ultime de cette crise n’est nul autre que le gouvernement islandais lui-même. En effet, celui-ci a donné une garantie sur les dépôts bancaires, donc a créé implicitement une incitation à la prise de risque exagérée, et a aussi imposé diverses mesures régulatrices qui ont permis aux banques de se cacher derrière des règlements et les ont incité à prendre des risques.
On le voit, une nouvelle fois, c’est un gouvernement, dans son désir de « protéger » les citoyens, qui cause une crise et ce sont les citoyens qui doivent ramasser derrière les pots cassés.
Mieux vaut éviter ce genre de situation en laissant les gens prendre leurs propres risques librement, en conscience et en toute responsabilité, sans que le gouvernement intervienne dans la bonne marche des affaires.