A la clôture des marchés européens, les résultats des tests de résistance effectués auprès de 91 banques européennes vont être publiés. Selon les rumeurs qui ont été distillées toute la semaine, environ dix banques auraient échoué à ces tests, dont Hypo Real Estate AG, le groupe de crédit nationalisé par l’Etat allemand en pleine crise financière.
Ces tests de résistance, qui ne sont pas les premiers menés dans la zone euro, soulèvent de nombreuses questions dont la presse s’est fait le relais depuis quelques jours. Point sur ces différentes problématiques.
Pourquoi effectuer ces tests de résistance ?
Les tests de résistance menés dans la zone euro ont simplement pour objectif de rassurer les investisseurs sur la santé des banques européennes sur fond de crise grecque et de doutes croissants concernant la solvabilité des Etats. Les récents déboires de la Hongrie et du forint témoignent de la crise de confiance que traverse à l’heure actuelle l’UE.
Quelles sont les principales limites de ces tests ?
En fait, il existe de très nombreuses limites à ces tests, limites qui hypothèquent en fait la démarche de transparence des pays européens.
Le principal problème réside certainement dans la méthodologie prise. D’abord, chaque banque effectue ses propres calculs qui sont ensuite transmis à la banque centrale nationale qui, de là, les envoie à la BCE. Cependant, le problème réside dans le fait que chaque banque effectue ses propres calculs. Au final, les Etats sont souvent tentés de sauver la face en prenant des critères qui avantagent leurs banques. Ce problème d’harmonisation dissimule un autre problème, qui est certainement plus grave encore. En effet, les scénarios pris en compte au sujet d’une éventuelle décote des dettes souveraines sont beaucoup trop optimistes. De nombreux experts ont pointé du doigt ce problème dans la presse dernièrement. Pourtant, tout un chacun sait par exemple qu’un rééchelonnement et une restructuration de la dette de la Grèce est inévitable. Quid d’autres pays, comme l’Espagne, le Portugal, l’Irlande ou même le Royaume-Uni.
Quels vont être les résultats probables de ces tests ?
Dans l’ensemble, les résultats des tests de résistance devraient être bons et ne devraient pas vraiment modifier le paysage financier européen. Ils devraient souligner une nouvelle fois que les Caisses d’épargne régionales espagnoles sont fragilisées, ce qui devrait précipiter le mouvement de fusion encouragé par la Banque d’Espagne dans le secteur. Les banques régionales allemandes devraient également être clouées au pilori pour leurs errements.
Au total, les experts tablent sur un besoin de recapitalisation de 100 milliards d’euros pour les 91 banques passées au crible. Cependant, il reste aussi les banques plus petites, souvent plus fragiles, qui n’ont pas fait l’objet de ces tests. Elles représentent environ 35% du secteur ce qui laisse entrevoir de nouvelles difficultés pour les Etats et probablement un mouvement de fusion dans le secteur.
Quel pourrait être l’impact de ces résultats sur les marchés financiers ?
Globalement, les marchés financiers devraient réagir positivement et il ne faut pas s’attendre, dans un premier temps, à ce que ces résultats pèsent sur l’euro. Il faudra évidemment étudier au cas par cas la situation de chaque banque. Si le secteur bancaire d’un pays parait plus fragilisé que celui des autres, il est probable que les rendements de sa dette continuent de croître.
Il faut être réaliste également : les pays européens ont tout mis en œuvre pour que les tests paraissent transparents mais soient aussi à leur avantage. Ils n’ont aucune envie de se saborder donc, au final, toute la publicité faite autour de ces tests parait exagérée.
Cliquez ici pour lire la tribune du président de Saxo Banque France sur les stress tests.
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