Lors d’un forum économique à Londres, il y a deux semaines, le vice-président de la banque centrale russe, Alexeï Oulioukaïev, a tenté de rassurer ses interlocuteurs sur la fuite de capitaux que connait la Russie. En effet, sur le premier trimestre 2011, la fuite nette de capitaux privés a atteint déjà 30 milliards de dollars, sachant que sur l’année 2010, elle s’était chiffrée à 35.3 milliards de dollars. Cependant, selon la banque centrale, la fuite de capitaux devrait se stabiliser au cours de l’année à venir et pourrait ne pas dépasser le montant de l’année dernière.
Bien que la Russie capitalise depuis plusieurs années sur la tendance haussière des prix du baril de pétrole, les entreprises, même locales, n’investissent pas. Au contraire, elles cherchent à placer leurs capitaux à l’étranger, ce qui n’est certainement pas prompt à rassurer les investisseurs étrangers. Ce phénomène, de longue date, s’est accentué, comme le prouvent les chiffres, depuis la fin de l’année 2007. Au delà d’un phénomène conjoncturel lié à la crise économique, cette fuite des capitaux en Russie est essentiellement liée au contexte national qui n’est, vingt après la chute du communisme, toujours pas propice aux investissements.