L’ouverture cette année d’un flagship à Paris, sur les Champs Elysées, a symbolisé le retour de la croissance dans le secteur de la distribution textile, qui a fortement impacté les effets de la crise économique et financière, depuis 2008. En mai 2011, date de l’ouverture parisienne, quasiment tous les indicateurs macroéconomiques étaient en hausse, poussant les marchés actions à renouer avec le vert. Un printemps presque béni.
Baisse des perspectives de croissance mondiale, et surtout crainte d’une nouvelle récession, ont inversé la tendance sur le NYSE et les autres places financières. Les premières entreprises cotées touchées sont les sociétés du secteur de la consommation, comme Abercrombie & Fitch.
En dépit d’un bond de 64% du bénéfice net au deuxième trimestre, à 32 M$ et 35 cents par titre, contre un consensus à 29 M$, l’action Abercrombie & Fitch (ANF) a dégringolé le jour même de cette annonce, le 17 août dernier, de près de 5%, à 67.54 dollars.
Explication: Le groupe a déclaré dans un communiqué qu’il « entre dans une période de grande incertitude » au moment même où la saison cruciale des ventes liées à la rentrée scolaire approche. Alors que le chômage demeure au-dessus de 9% depuis plusieurs mois et que la confiance des consommateurs a atteint son plus bas niveau depuis plus de 30 ans en août aux Etats-Unis, le groupe s’attend, pour les deux années à venir, à une période difficile.
Pour l’instant, aucune estimation n’a été faite sur les résultats à venir d’Abercrombie & Fitch, mais, comme de nombreuses sociétés du secteur de la consommation et du textile, l’entreprise devrait subir de plein fouet la dégradation de la confiance des consommateurs et cette nouvelle période d’incertitude qui s’ouvre.
Au demeurant, si la tendance de hausse du cours des matières premières se poursuit au deuxième semestre, Abercrombie & Fitch pourrait voir ses marges réduites et ses prix augmenter, sachant que la réponse des consommateurs américains est incertaine en cas de hausse des tarifs.
Seule une nouvelle phase d’assouplissement quantitatif de la Fed, soit un QE 3, pourrait sauver l’action ANF en injectant des liquidités supplémentaires sur les marchés ce qui les ferait renouer avec une tendance plutôt haussière. Cependant, l’effet sur la consommation ne pourrait être que temporaire, comme montré avec le QE 2. Une solution imparfaite pour un problème qui semble de plus en plus insoluble.