Notre rédaction a été attirée par un article publié dans l’édition de septembre de Money Magazine (“The Financial Fix“, page 42). L’article en question montre de manière spectaculaire comment les faibles revenus continuent de croire dans le rêve américain, via le recours à l’endettement, jusqu’à sombrer dans une situation où ils ne sont manifestement plus en mesure de faire face à leurs créances.
L’article évoque l’histoire d’un couple d’une trentaine d’année qui a accumulé près de 783 000$ de dettes! La dette totale qu’ils ont à leur actif est constituée d’un prêt pour une maison de ville, d’un prêt pour un appartement en copropriété, de prêts étudiants et d’un prêt pour une voiture. La situation se complique encore puisque le couple attend un enfant alors que les revenus du mari n’excèdent pas 93 000$ par an. Très rapidement, ils perdent pied. Pour rembourser l’intégralité de leurs dettes, il faudrait qu’ils consacrent la totalité de leurs revenus à cela pendant plus de huit ans! Tout simplement impossible!
En dépit du bon sens, ils ont décidé de garder leur appartement en copropriété d’un prix de 410 000$ situé à Leesburg en Virginie, considérant que l’immobilier demeure un bon investissement. C’est oublier que c’est un investissement de très long terme dont les bénéfices sont souvent amoindris du fait de l’inflation. Surtout, pourquoi payer une telle somme pour un simple appartement en copropriété en Virginie? De tels prix montrent manifestement que la bulle immobilière américaine continue de survivre dans certaines régions du pays et qu’elle n’a pas totalement implosé encore, quoi qu’en disent les chiffres au niveau national.
Surtout, cette histoire tragique met clairement en lumière l’origine de la crise des supprimes, c’est à dire le fait que de jeunes couples de la classe moyenne aient voulu et veulent encore vivre le rêve américain qui est présenté, outre-Atlantique, comme le summum de la réussite. Avoir une maison, un appartement, une voiture, et une famille à l’âge de 30 ans, dans un quartier agréable, sont les critères définissant la réussite aux Etats-Unis.
Cependant, l’Amérique ne peut plus se permettre de vivre à crédit. Contrairement à ce que leur a certainement conseilleé leur banquier, investir dans l’immobilier n’est certainement pas le meilleur choix pour un jeune couple. Surtout, pourquoi chercher à empirer la situation en ayant un enfant alors qu’ils ne peuvent déjà pas subvenir correctement à leurs besoins et payer leurs créances? Tout simplement car le rêve américain dicte d’avoir des enfants qui puissent s’épanouir dans une belle maison résidentielle avec jardin.
La famille idéale présentée par la télévision américaine dans les années 50 et 60 demeure le critère de choix pour de très nombreux jeunes américains de nos jours encore. Le Mac et l’Iphone en plus.
Le meilleur conseil à donner à cette famille américaine décrite dans Money Magazine est:
1. de vendre son appartement et sa maison immédiatement
2. de vendre la voiture et de rembourser le prêt correspondant
3. d’utiliser le reste de l’argent disponible pour rembourser au maximum le total des dettes
4. de louer pour quelques années un appartement ou une maison
5. d’acheter une voiture d’occasion peu coûteuse et économique