Les éléments clés
• Un sommet sans intérêt
• Le Triple A de la France reste intact selon Fitch
• La Hongrie, « le détonateur ? »
• L’Allemagne « le train de l’Europe »
Un sommet sans intérêt
Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ne sont pas parvenus mardi à rassurer les cambistes, faute d’annoncer quoi que ce soit de tangible ou de nouveau pour gérer la crise européenne.
Ils ont aussi réitéré leur volonté de maintenir la Grèce dans la zone euro, à condition que le pays mette en oeuvre les réformes promises.
Si elle n’occupe plus le devant de la scène depuis quelques semaines, la situation en Grèce reste préoccupante et pourrait faire son retour sous les projecteurs très bientôt
Triple A
En outre, si l’euro a réussi à accentuer ses gains hier, grimpant brièvement au-dessus de 1.28 dollar, après la confirmation par l’agence de notation financière Fitch qu’elle ne prévoyait pas d’abaisser la note triple “A”, l’annonce d’un possible nouvel abaissement de la note italienne a freiné ce rebond.
L’actuel calme sur le marché est trompeur et les investisseurs attendent notamment de constater des progrès du côté du secteur privé pour parvenir à une restructuration de la dette de la Grèce.
La Hongrie, « le détonateur ?»
Elle a dépassé 140 milliards d’euros de dettes, dont 120 milliards d’euros sont détenus par les banques européennes. Parmi elles, les banques autrichiennes en détiennent 40 milliards et les banques italiennes 25 milliards.
Il se pourrait donc que nous nous trouvions devant une situation qui, en cas de défaut de la Hongrie, provoquerait une perte substantielle dont les banques autrichiennes, italiennes et européennes n’ont certainement pas besoin.
La Hongrie est considéré comme le troisième plus gros risque en Europe après la Grèce et le Portugal, comme nous l’avons souligné dans les “Perspectives Economiques et Forex 2012“. Mais à l’inverse de la Grèce et du Portugal, elle possède sa propre devise, le forint, qui ne cesse de perdre de la valeur. En six mois, on a enregistré une dévaluation de 20%.
Allemagne, le « train de l’Europe »
L’Allemagne semble faire cavalier seul, en Europe.
Sur l’année, l’Allemagne pour la deuxième fois de suite nous montre qu’elle est la locomotive de l’économie européenne, avec une croissance solide de 3% qui lui a permis de réduire son déficit public à 26.7 milliards d’euros, soit 1% du PIB.
Elle continue de croître plus vite que ses grands voisins, qui n’ont toutefois pas encore publié leurs chiffres officiels.
La France table sur une croissance de 1.75%, et un déficit public inférieur à sa cible officielle de 5.7%. Le Royaume-Uni prévoit une croissance de 0.9% en 2011, et un déficit public de 8.4% pour l’année budgétaire 2011-2012.
Agenda du jour
En attendant les adjudications très attendues de dettes espagnole et italienne en fin de semaine, les investisseurs seront attentifs ce mercredi au PIB de la zone euro et à l’émission de quatre milliards d’euros de dettes à cinq ans en Allemagne, avant le livre Beige de la Réserve fédérale ce soir.
La journée sera également marquée par des entretiens entre d’une part le président français Nicolas Sarkozy et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, et de l’autre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Mario Monti.
Par William Durandet