Le point sur l’eurodollar du 8 juin 2012
L’eurodollar est sous pression depuis plusieurs jours, on l’a vu hésitant après les annonces de la BCE, connaissant une évolution erratique essentiellement liée aux annonces
L’eurodollar est sous pression depuis plusieurs jours, on l’a vu hésitant après les annonces de la BCE, connaissant une évolution erratique essentiellement liée aux annonces
Ce matin, dans les échanges asiatiques, le dollar néo-zélandais (NZD) perdait plus d’1% face au dollar américain, évoluant autour de 0.7636 sur le marché des changes dans la foulée d’une baisse généralisée des marchés actions en Asie. Les investisseurs, après un regain d’appétit au risque ces derniers jours, ont décidé de se replier sur les valeurs refuge à l’approche du week-end et surtout dans la foulée de la décision de l’agence Fitch de baisser de trois crans la note souveraine de l’Espagne en raison de la nécessité pour le pays de recapitaliser ses banques.
Hier, pourtant, le dollar néo-zélandais, tout comme le dollar australien dont les fluctuations sont corrélées positivement sur le Forex, avait connu une légère hausse face à l’USD. Plusieurs explications à cela. Tout d’abord, de bons chiffres concernant le marché de l’emploi en Australie mais surtout la décision, qui entre en application à partir d’aujourd’hui, de la Chine d’abaisser ses taux d’intérêt, une première depuis 2008, afin de redynamiser une croissance économique un peu en berne ces derniers mois. La Chine étant le deuxième partenaire commercial en termes d’exportations de la Nouvelle-Zélande, il est tout naturel que cette annonce ait joué un rôle positif hier sur le cours du NZDUSD.
Jeudi, l’euro rebondissait face au dollar et au yen et valait 100.01 yens pour un euro jeudi soir contre 99.63 yens pour un euro mercredi à la clôture.
La progression de la monnaie unique européenne s’explique principalement par l’annonce de Pékin de l’abaissement de ses taux de référence de l’ordre de 0.25 point de pourcentage à partir d’aujourd’hui, en ce qui concerne les emprunts et les dépôts à un an. Une telle baisse des taux n’avait pas eu lieu depuis 2008, par conséquent elle fut très bien accueillie par les marchés financiers.
La progression de l’euro n’a pas été entamée par le flou entretenu par Ben Bernanke, président de la FED, lors de son audition devant la Commission économique conjointe du Congrès. Contrairement aux espérances de certains traders forex, la FED n’a pas vraiment défini ses intentions pour les mois à venir. Toutefois, l’institut monétaire ne s’est pas opposé formellement à de nouvelles mesures d’aides aux Etats-Unis, ce qui constitue un point positif pour les marchés. Il semblerait que pour le moment, les deux principales banques centrales mondiales, la BCE et la FED, faute de mieux, favorisent un approvisionnement en liquidités.
Aux Etats-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé après quatre semaines consécutives de hausse, à 377 000 demandes, soit une baisse de 3%. Les analystes tablaient sur un recul plus fort à 375 000.
A noter qu’en Grèce, le chômage continue de grimper, à 21.9% en mars, un nouveau record.
C’était un exercice risqué auquel se confrontait l’Irlande jeudi dernier; et pourtant, après avoir rejeté deux traités européens (celui de Nice en 2001 et celui de Lisbonne en 2008), les Irlandais se sont prononcés en faveur du Pacte budgétaire européen à hauteur de 60.3%. Une victoire du «non» n’aurait certes peut-être pas mis l’Irlande directement en difficulté, mais il l’aurait privé d’un accès au Mécanisme Européen de Stabilité, aide précieuse pour ce pays gravement touché par la crise économique.
En effet, même si les regards sont depuis quelques mois rivés sur la République hellénnique, il ne faut pas oublier que la Grèce n’est pas le seul pays à connaitre un plan de sauvetage. Ainsi, l’Irlande bénéficie depuis la fin 2010 d’un plan d’aide de 85 milliards d’euros octroyés par l’UE et le FMI en contrepartie d’engagements budgétaires contraignants.