Alors qu’a lieu aujourd’hui la deuxième journée du Sommet européen à Bruxelles, l’euro est au plus mal.
Plusieurs nouvelles ont perturbé le marché hier. Au niveau européen, malheureusement, les chiffres ne sont pas rassurants. Comme cela était prévu, l’Italie a réalisé une émission d’obligations hier matin à hauteur de 5.42 milliards d’euros. Cette émission a été l’occasion de voir que les investisseurs n’avaient pas repris confiance en la zone euro. En effet, et à l’instar de l’Espagne qui emprunte actuellement à un taux de 6.8 %, l’Italie a fait face hier matin à des taux plus élevés que d’habitude. Rome a émit 2.5 milliards à échéance 5 ans à un rendement moyen de 5.84 % contre 5.66 % le 30 mai dernier et 2.92 milliards d’euros à échéance 10 ans à un taux moyen de 6.19 % contre 6.03 % lors de la précédente émission similaire.
Cependant, certaines annonces permettent de calmer un peu les investisseurs. Le chef économiste de la BCE Peter Praet a laissé entendre que le taux directeur de la Banque Centrale Européenne (actuellement à 1%) pouvait être prochainement revu à la baisse. Ce qui permettrait de redonner de la crédibilité aux Etats membres de la zone euro car cela signifierait qu’ils pourraient emprunter moins cher.
Si l’on étudie plus en détail les évolutions de l’eurodollar hier, nous pouvons nettement voir la volatilité de la paire. En effet, après un rebond à 1.2533 en début de matinée, l’eurodollar à chuté jusqu’à 1.2408 pour se stabiliser en fin de journée autour de 1.2425. Comme nous l’avions évoqué précédemment, l’eurodollar s’inscrit toujours dans un canal à tendance baissière mais il est relativement difficile pour les cambistes de se positionner sur la paire, même en se référant aux supports et aux résistances.
Au niveau des bonnes nouvelles, un accord favorisant grandement l’Italie et l’Espagne a été conclu cette nuit. Alors que l’Allemagne a toujours refusé d’utiliser des mesures de stabilisation financière, les dirigeants de la zone euro ont décidé d’injecter 120 milliards d’euros dans l’économie européenne pour calmer les marchés. Ce pacte de croissance passera notamment par une augmentation de la capacité de prêt de la Banque Européenne d’Investissement de 60 milliards (55 milliards de fonds structurels non utilisés et 5 milliards de “projects bonds” qui seront émis cet été).
De plus, le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy a annoncé la création d’un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques grâce aux fonds de secours FESF et MES.
Pas sûr pour autant que ces mesures, qui étaient quand même attendues, parviennent à rassurer les cambistes. D’ailleurs, l’euro n’a pas vraiment réagi positivement sur le marché des changes pour le moment. Les volumes sont encore faibles et les investisseurs attendent la fin officielle du Sommet, et de possibles nouvelles annonces, pour se positionner sur le Forex, en espérant qu’une tendance durable se dégage dans la foulée.