Les éléments Forex clés
• Très bas volumes sur le Forex
• Le QE3 remis à plus tard
• L’Allemagne exigera des contreparties pour toute aide accordée
Le dollar est à la fête ce matin sur le Forex après la publication de l’indice de production industrielle aux Etats Unis en hausse de 0.6% (soit 3 points de base de plus que le consensus). Il s’agit de la plus forte hausse depuis avril dernier.
Après avoir atteint 1.2330 dollar dans la matinée, l’euro plongeait à 1.2280 sitôt l’indice publié. Même si la paire EURUSD a refranchi le seuil de 1.23 dollar pour un euro au cours de la séance asiatique la tendance est de nouveau baissière ce matin après l’effondrement du support solide de 1.2275.
Ce rebond du billet vert est aussi en partie dû à un rapport de la banque d’investissement Goldman Sachs qui, s’appuyant sur les derniers indicateurs, évoque l’éloignement des mesures d’assouplissement quantitatif de la FED. Conjugué aux perspectives pour le moins sombres de la zone euro, le billet vert retrouve son statut de valeur refuge face a un euro chahuté.
L’indice des prix à la consommation de la zone euro attendu à 11h aujourd’hui ne devrait pas enrailler le processus de baisse et la devise européenne pourrait passer sous 1.225 dollar en début d’après-midi.
Cette dévaluation de l’euro n’est pas une mauvaise nouvelle, les économies européennes ont bien besoin de cette nouvelle compétitivité-prix pour sortir de la récession.
Cette bonne nouvelle sur la santé de la première économie mondiale conduisait le billet vert à son plus haut niveau d’un mois face à la devise nippone, à 79.3 yens pour un dollar.
Outre-Rhin, le ministre de l’Economie déclarait hier que “tout rachat de dette souveraine par la Banque centrale européenne devra s’accompagner, de la part des pays concernés, d’engagements clairs en matière de réformes structurelles et budgétaires“, réaffirmant ainsi la fermeté de Berlin à l’égard des pays du sud de l’Europe.
En rappelant les propos de Mario Draghi qui soulignait que cette mesure non conventionnelle ne pourra “jamais se substituer aux réformes structurelles et à la discipline budgétaire“, Philipp Rösler s’adressait surtout à Antonis Samaras qui doit rencontrer Angela Merkel la semaine prochaine. Le Premier ministre grec pourrait demander un délai supplémentaire de deux ans pour mettre en œuvre les mesures d’austérité exigées par les bailleurs de fonds du pays.
Cette prise de position sur la nécessité d’un euro fort démontre une nouvelle fois la singularité de l’Allemagne au sein de la zone euro. L’économie allemande a ainsi été la seule en Europe à tirer un bénéfice net de la crise, profitant des récessions environnantes pour se financer à des taux historiquement bas. Sa bonne réputation lui permet d’attirer les capitaux étrangers et soutient le tissu de PME essentiel à la santé du pays, tandis que des entreprises présentant les mêmes caractéristiques rentabilité/risque en France ou en Italie par exemple se débâtent pour trouver des financements et maintenir la tête hors de l’eau.